Première défaite du Bayern Munich : Jawohl !

On la sentait venir, la première défaite du Bayern Munich cette saison. Les Rekordmeister avaient déjà frisé le code en Coupe UEFA à Belgrade et en championnat à Dortmund. C’est finalement au VfB Stuttgart qu’est revenu l’insigne honneur de mettre fin à l’invincibilité de l’armada bavaroise (3-1). Complètement retrouvé, le champion sortant n’a pas fait dans le détail en pliant le match avec trois buts avant la mi-temps.

Plébiscité dans le 11 idéal de cette 13e journée tant par le tabloïd Bild que par le beaucoup plus sérieux Kicker, Ludovic Magnin a été à l’origine de la déroute munichoise avec le centre du 1-0 repris par le… bas-ventre de Mario Gomez. Le Matin d’outre Rhin, le Bild, est bien sûr resté en émoi devant ce but et y a consacré plusieurs pages, photos et jeux de mots graveleux à l’appui. Bastürk et Gomez encore, à chaque fois sur des services d’Hilbert, ont complété la fête de tir. Le Bayern s’est montré particulièrement mauvais perdant : Lucio s’est fait expulser pour un coup de coude sur Magnin et Ribéry aurait dû connaître le même sort pour une agression sur le Mexicain Pardo. A peine le match terminé, que déjà les glorieux anciens ramenaient leur science : Beckenbauer a estimé que le Bayern avait joué comme en match amical, Hoeness a critiqué le turnover opéré par Hitzfeld, alors que la presse accusait l’entraîneur double champion d’Europe de trop penser à… l’équipe de Suisse. Le mec, il dirige Toni, Ribéry et Klose mais il rêverait à Streller, Huggel et Zuberbühler, vraiment ?

En tous les cas, avec deux points en trois matchs de Bundesliga, ajoutés à un peu reluisant nul à domicile contre Bolton en Coupe d’Europe, le Bayern paraît bien parti pour une petite séquence FC Hollywood. Il serait temps, on commençait presque à désespérer devant la sérénité affichée par les Rekordmeister depuis le début de la saison. Le Bayern aussi lisse que Pirmin Zurbriggen et Roger Federer réunis, le Servette FC dirigé par un épicier, le Real Madrid qui fait une campagne de transfert intelligente et l’Inter Milan qui se met à gagner des titres, il ne restait plus guère que Marseille pour nous faire rire sur la planète foot. Mais les derniers développements, tant à Munich qu’à Genève, nous laissent augurer quelques moments de franche rigolade dans un futur plus ou moins éloigné.

Le HSV et le Werder à un point

Malgré sa défaite, le Bayern reste leader avec un point d’avance sur Hambourg qui n’a pu faire mieux que match nul contre Schalke 04 (1-1) à Gelsenkirchen, où l’entraîneur du HSV Huub Stevens faisait son retour, lui qui avait emmené les Knappen à la victoire en Coupe UEFA en 1997 et au titre de vice-champion d’Allemagne (à quelques secondes du titre) en 2001. Schalke n’a plus gagné depuis le 28 septembre. Pourtant, Krstajic a ouvert la marque en reprenant un coup franc de Rakitic mais Olic a égalisé sur un ballon miraculeusement redressé par Guerrero. Les deux formations ont eu l’occasion de l’emporter, avec un sauvetage sur la ligne chacune (Krstajic devant Demel d’un côté, Jarolim devant Höwedes de l’autre).
Oups, j’ai failli te parler du HSV sans mentionner Rafael Van der Vaart : le Hollandais aurait pu marquer sur une frappe magnifique mais le gardien Neuer s’est fendu d’une parade tout aussi magnifique.

Le Werder Brême revient également à un point du Bayern après sa victoire dans l’autre match au sommet contre Karlsruhe (4-0). Le score est sévère pour le KSC mais porte le sceau de l’immense talent de Diego : le Brésilien a inscrit le 1-0 d’un lob somptueux, a marqué le 2-0 après une chevauchée de 50 mètres et s’est fait l’auteur de l’ouverture lumineuse qui a permis à Rosenberg d’offrir le 3-0 à Almeida.

Des Suisse qui rigolent

Sous les flocons de l’Olympiastadion, le Hertha Berlin de Lucien Favre, Steve von Bergen (qui a joué tout le match) et Fabian Lustenberger (entré à la 93e) a battu Hannover 96 1-0.

Introduit pour Pantelic, sorti sur blessure, le Brésilien André Lima a inscrit l’unique but du match. Ou plutôt les deux buts du match, puisqu’il a marqué deux réussites jumelles en position très limite de hors-jeu : l’arbitre a annulé la première, validé la seconde, à la 87e, et voilà Die Alte Dame solidement arrimée à la lutte pour l’Europe. Il en va de même pour le Bayer Leverkusen, vainqueur 2-1 à Wolfsburg, avec un but de Barnetta.

Relégation

Cette 13e journée revêtait une importance toute particulière dans la lutte contre la relégation puisque les six derniers du classement étaient directement aux prises. Dans le (sehr klein) Revierderby, le VfL Bochum s’est imposé 2-0 sur la pelouse du MSV Duisburg. Les hommes de Marcel Koller ont pourtant été largement dominés mais ils ont fait la différence sur deux services en or du Slovaque Sestak pour l’ex-Saint-Gallois Imhof et le Danois Bechmann.
Dans le derby de l’ex-RDA, la solidité défensive retrouvée de l’Energie Cottbus depuis la mise au banc du gardien Piplica a volé en éclat sous les coups de boutoir du capitaine d’Hansa Rostock Enrico Kern, auteur du triplé qui a permis à son équipe de l’emporter 3-2. Les Lausitzer ont creusé eux-mêmes leur propre tombe en encaissant le 2-1 dix-sept secondes après avoir inscrit le 1-1.
Dimanche, dans le duel des moribonds, Arminia Bielefeld a renversé la vapeur contre le 1. FC Nürnberg grâce à trois buts inscrit en 2e mi-temps (3-1). Et dire que ce jour-là on était à moins de 100 kilomètres de la SchücoArena mais qu’on a renoncé à aller assister à ce morceau d’anthologie dans l’histoire du football pour s’éviter huit heures d’autoroute nocturne de retour et une quasi nuit blanche pour commencer la semaine de travail. On est sur une pente savonneuse : on commence par renoncer à Bielefeld – Nuremberg et après on finit à la maison le samedi soir à regarder un DVD en attendant les sports. Pour me prémunir contre ce genre de danger, j’ai prévu un déplacement qui s’annonce assez rock n’roll le week-end prochain, j’aurai l’occasion de t’en dire quelques mots et même un peu plus si l’Italie perd.

Pour en revenir à la lutte contre la relégation, les trois derniers sont désormais bien décrochés : Cottbus est relégué à six points de la barre, Nuremberg et Duisburg à cinq ; si ce trio ne réagit pas rapidement, les trois futurs pensionnaires de Zweite Liga seront connus bien avant la fin de la saison.

Zweite Liga

Les deux matchs au sommet de la Zweite Liga n’ont pas connu de vainqueur : 0-0 entre Munich 1860 et Mönchengladbach, 1-1 entre Fürth et Freiburg. Les deux leaders Gladbach et Freiburg conservent respectivement cinq et quatre points d’avance sur la barre. Derrière le 3e, Mainz 05, six équipes se tiennent en cinq points : Munich 1860, Fürth, Cologne, Wiesbaden, Hoffenheim et Aachen. Tout reste à faire.

Écrit par Julien Mouquin

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