Après un quart d’heure, l’Espagne gagnait déjà 2-0 et on se disait que la soirée allait être longue. Coup de théâtre, la Roja est réduite à 10 et on se met à espérer après la réduction du score d’Amdouni. Malheureusement, la Suisse n’a pas su trouver la solution et c’est l’Espagne qui en replante deux.
On se serait cru chez EasyJet quand ton avion est annulé, qu’on arrive quand même à te trouver un siège avant la nuit mais comme c’est 00h02, l’aéroport de Genève est fermé et tu dois te taper le bus depuis Lyon.
Le match en deux mots
Tellement dommage.
La Suisse aurait clairement pu (dû!) faire mieux après l’expulsion de Le Normand. Elle a eu les occasions mais comme souvent a eu de la peine à conclure.
Le nouveau logo de l’ASF
L’homme du match
Robin Le Normand, dont l’expulsion a permis à la Suisse de ne pas prendre 8-1 et d’accorder un peu de suspense à ce match.
La buse du match
L’arbitrage.
Ce n’est ni l’arbitre principal, ni ses assistants ni même ceux qui sont restés au sec dans la salle de la VAR que je blâme mais bien le système général de l’arbitrage en football. Après le carton rouge contre Elvedi (qui relève tout de même de l’absurde) lors du dernier match face au Danemark, nous avons eu droit à une magnifique série de décisions arbitrales ubuesques aussi compréhensibles que le lien entre la Ligue des Nations et les têtes de série de la prochaine Coupe du Monde.
En vrac :
- L’arbitre annule un but suisse car, au début de l’action, Freuler touche le ballon de la main (de manière complètement involontaire bien sûr).
- Lamine Yamal touche le ballon de la main dans les 16 m (aussi de manière involontaire). Dans ce cas, on ne siffle pas penalty.
- La VAR est présente mais pas la « Goal Line Technology ». Le 1er but espagnol est donc validé purement sur une appréciation de l’arbitre.
- Un 2e but suisse est annulé car le ballon serait sorti au moment du corner. Décision prise par l’arbitre assistant, à l’oeil.
- Les désormais classiques hors-jeu sifflés 30 secondes après le fait de jeu. Au cas où…
- Le Normand fait faute de dernier recours sur Embolo. On doit attendre plusieurs minutes avant que le carton rouge soit validé. Le tout via oreillette car pour une raison qui m’échappe, dans ce genre de cas, l’arbitre ne se déplace pas pour voir la vidéo.
C’est sans compter que tout ce cirque se déroule sans que le temps soit arrêté.
Certains vont m’expliquer que toutes ces décisions sont d’une pure logique et que la main de Freuler n’est pas la même que celle de Lamine Yamal et que c’est dans des contextes différents. Mais dans un sport où un but ou un carton rouge ont tellement d’importance, on ne peut pas utiliser la technologie pour certaines actions et pas pour d’autres, siffler certaines mains et pas d’autres ou encore arrêter le jeu 5 minutes pour « contrôler » un fait de jeu.
Je ne suis pas contre la VAR. Je pense même que ce serait dommage de ne pas l’utiliser. Je suis par contre certain que sa mise en application laisse à désirer et qu’il faudrait un peu plus de clarté et de bon sens parce que personnellement, je n’y comprends plus rien.
Le tournant du match
Cela aurait pu être le carton rouge de Le Normand mais c’est certainement le but sur corner annulé. À 2-2 tout aurait été possible.
Après ce fait de jeu, la Suisse n’a plus été capable de se montrer dangereuse et l’Espagne a plié le match. Pour en savoir plus, achetez « Origami magazine ».
L’esthète du match
La pelouse du Stade de Genève a été attaquée par des champignons et se trouvait dans un état désastreux pour ce Suisse-Espagne.
De plus, le véritable déluge qui s’est abattu (définitivement une ville qui aime les jets d’eau) n’a rien arrangé. L’état du terrain était certainement pire que la plaine de l’Asse après Paléo.
Mais le jardinier a tout de même voulu faire bonne figure et a peint la pelouse en vert. Le genre de type qui arrive en retard et complètement torché au repas pour son anniversaire de mariage mais qui prend quand même le temps de prendre un chewing-gum avant de faire un bec à sa femme.
Le geste pourri du match
Programmer ce match un dimanche soir à 20 h 45. L’ASF pourrait aussi penser aux pauvres rédacteurs de Carton-Rouge qui se lèvent le lundi matin.
En plus, samedi soir, il faisait beau.
Le chiffre à la con
J’aurais pu relever le fait que la Suisse finisse le match avec 67% de possession de balle, ce qui face à l’Espagne n’arrivera certainement pas avant une nouvelle ère glacière.
La stat’ sur les tirs est pourtant encore plus intéressante :
Suisse : 20 tirs, 3 cadrés, 1 but
Espagne : 9 tirs, 8 cadrés, 4 buts
CQFD
L’anecdote
Olivier Dominik, le journaliste qui est en bord de pelouse, nous annonce qu’il n’est pas vraiment protégé de la pluie. Après le championnat suisse, la Champions League, le hockey sur glace, on apprend donc que la RTS a perdu les droits sur les parapluies.
Si le match avait été une boisson
Un jus d’endive.
Une boisson amère avec un aliment avec lequel on se dit qu’il y avait certainement mieux à faire.
La minute Léonard Thurre
Léo Thurre s’entraîne apparemment pour les championnats suisses de lapalissades.
Il nous a présenté de très belles actions avec notamment « Tout est plus difficile quand vous vous prenez 2 buts en 15 minutes » et « quand vous tirez au-dessus vous pouvez jamais marquer ».
À noter aussi l’esprit peu coubertinien de David Lemos pendant le moment de flottement pour le carton rouge (qui a duré a peu près 2 h 15 en ressenti) : « on aurait vraiment besoin d’un Espagnol en moins sur le terrain ».
Sinon tout va bien, on a eu le droit à notre « verticalité » habituelle. Série en cours…
La rétrospective du prochain match
La Suisse, dernière de son groupe avec 0 point en 2 matchs, s’en va affronter la Serbie à Leskovac le 12 octobre prochain avec l’obligation de gagner si elle ne veut pas se trouver en position plus que compliquée.
C’est à se demander si la Nati ne fait pas exprès de jouer tous ses matchs couperet contre les Serbes. Ou les Turcs, à choix.
Je vois une victoire de la Suisse, 2-0.
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