Sion met un coup de Rhin à l’eau

À lheure où les Welches ont été passablement maltraités par l’Eurovision et Tamedia cette semaine, il fallait bien compter sur les Valaisans pour rétablir un équilibre tout helvétique. Le FC Sion y est presque parvenu et si le tir enroulé de Sorgić n’avait pas rencontré le bout du majeur de Hitz, tous les poings seraient revenus en Valais, puisque c’est la seule unité footballistique que semblent comprendre les déplorables hooligans du 1893 (on y reviendra). Avec ce 1-1 arraché chanceusement face à un FC Sion en pleine progression, Nemo nous manquent pour qualifier la piètre performance du FC Bâle qui court après son passé et sa prestance. Et s’il faut compter sur Shaqiri pour redynamiser les actions rhénanes, il faudra absolument lui bloquer les accès au McDo du bord du Rhin et lui faire poser au moins 15 kg. Novartis doit bien avoir des pilules pour ça.  

Le match en deux mots

J’ose, j’ose pas…

Et honnêtement, le manque d’envie des deux équipes en fin de match dès la 60e nous a bien agacés. C’était un peu comme si James Bond attrapait le méchant à la moitié du film et qu’il passait le reste du temps à faire des poursuites dantesques dans son Aston Martin pour prouver sa virilité à Miss Moneypenny.

L’homme du match

Élégant et bien inspiré à chaque fois que le ballon approchait sa zone, Kevin Bua a bouffé le faiblard milieu de terrain rhénan en compagnie de Baltazar, assez surprenamment magique hier soir. Distillant des passes raffinées dans la verticalité (©Djourou), le Genevois a aussi réussi à expulser à lui tout seul ce gros béta de Léon Avdullahu qui, à son jeune âge, ne semble pas avoir compris le tarif à payer pour deux cartons jaunes.

On avait dit : PAS DE FUMI ! 

La saucisse du match

Si ce FC Bâle est si limité et peu inspirant, il le doit principalement à l’alignement du toujours aussi peu convaincant Fabio Celestini. L’arrogant coach des RotBlau nous avait concocté un superbe 1-1-1-1-1-1-1-1-1-1-1, où les individualités comptaient bien plus que l’équipe. On a vu le résultat de cette tactique aussi farfelue que la prestation de Philippe Katerine aux JO : des passes à contre-temps (Kololli), des panoplies de transversales ratées (Kade) et un attaquant à la rue ou aux étoiles, c’est selon (Fink). Clairement, le technicien vaudois n’a pas son groupe sous contrôle et mettre la faute sur le terrain demeurera toujours l’excuse du pauvre : « Sur ce terrain, c’était impossible de pratiquer du beau football et cela n’a pas aidé le style de mon équipe ». Quel style ?

 Le tournant du match

La mi-temps.

Passer des 30 degrés de la pelouse à l’air conditionné des vestiaires de Tourbillon a dû générer un sentiment de paresse général et une panne de créativité aux 22 paresseux qui se sont baladés en deuxième période. Symbole de cette dernière : la rentrée du très attendu et enrobé Shaqiri sous les sifflets véhéments de la Tribune Nord. De manière hilarante, l’ex des Chicago Fire s’est éteint sur sa première touche en marchant sur le ballon et partant à cupelet tête première sur un bouquet de chanterelles qui poussaient par là. Embourbé dans cet ensemble bâlois mal fagoté, le chemin de croix jusqu’à sa retraite risque d’être long pour le génialissime numéro 23 de la Nati.

Tourbillon, un paradis pour les mycologues !

L’esthète du match

Pas pour la première fois à Tourbillon, Ilyas Chouaref a inventé un but qui n’aurait jamais dû exister. Sur une longue mine congolaise balancée par le toujours agité Fayulu, le brillant Chouaref nous a fait un amorti Ronaldesque sur la ligne de touche puis un dribble Messien au coin des seize mètres pour mieux finir son action grandiloquente d’un tir Haalandais au premier poteau pour mieux refroidir Hitz. Donc, ne soyez pas étonnés que le Français attire l’attention de clubs huppés de Premier League au mercato d´hiver, du style Bournemouth ou Ipswich Town.

Le geste pourri du match

L’agressivité mal placée de Kevin Carlos Amoruyi Benjamin. Ou KC Carlos pour les intimes. C’est pas peu dire que l’ex du YS n’a rien KC sur la pelouse de Tourbillon (quoique quelques chevilles ne sont pas passées loin !). Les adjectifs maladroit, bougon et rustre peinent à qualifier de manière correcte la performance du néo-Bâlois. On laissera une qualité à ce grand gabarit qui aurait toute sa place chez Kevin Bonvin Déménagements : la pose de semelles sur les défenseurs sédunois. Il suffit de demander à Hefti et Schmied.

Le chiffre à la con

3.50 frs. Le prix payé pour 4 h au parking de l’hôpital de Sion. Pas cher vous me direz (?), mais c’était sans compter sur les 45 minutes de queue en après-match pour payer ce satané ticket à la seule caisse disponible sur site… On dirait que le préposé aux cantines de Tourbillon est désormais responsable du secteur parking au FC Sion.

L’anecdote

On y est presque. Après que la Ligue Suisse de Football nous a affirmé que le hooliganisme était sous contrôle en Suisse et que de toute manière la sécurité des matchs n’était pas de leur ressort, après que le FC Bâle a affirmé que … ah non, rien, car David Degen s’occupe exclusivement de son business de trading en « joueurs africains » et s’en tape comme de sa dernière Ferrari du comportement de ses « fans » lorsqu’ils sont en villégiature en Suisse, voilà que ça a castagné sec en plein centre-ville de Sion hier après-midi. On laissera les autorités disserter de qui des Red Side 1996 ou des courageux cagoulés du groupuscule 1893 bâlois ont été à l’origine de ce pugilat débile … pour au final, ne rien (pouvoir) faire.

Alors oui, on y est presque. Il y aura un mort un jour, un passant, un enfant, votre sœur… Tous coupables, mais vraiment tous coupables de ne rien faire contre ces Wisigoths du XXIe siècle. Sauf Frédéric Favre (ici).

Pour foutre la merde à Sion, vous n’êtes pas les bienvenus en Valais !

Si le match était une bière : la HARP Lager

Une bière moitié-moitié qui assemble un demi de Guinness à un demi de bière « bitter » … et qui va vous laisser véritablement sur votre soif.

La minute Johan Djourou

Dans les colonnes du Matin.ch, le navrant Nicolas Jacquier nous apprend qu’il goûte aux joies de la retraite et qu’il a posé stylo, clavier et souris. À notre grand désarroi, cela ne semble toujours être pas le cas car le néo-retraité n’arrive pas à simplement tourner la page, ce qui nous économiserait des articles « sportifs » aussi lénifiants que le « Pour contrer l’effet Shaqiri, Sion doit retrouver ses valeurs » ou le bêtifiant « Sion est-il une bonne petite équipe ou juste une petite équipe. » Quel sera son prochain pamphlet : « Sion a-t-il vraiment besoin de jouer en rouge et blanc ? »

La rétrospective du prochain match

La Juventus attend le FC Sion pour son prochain match, mais ne vous précipitez pas sur les billets, on parle ici des Young Fellows Juventus, sûrement un club jumelé avec les Young Boys. Je vous laisse checker. De son côté, le FC Bale ira à Nyon jouer en Coupe. On souhaite bonne chance à la police municipale vaudoise et aux assurances qui devront casquer pour les déprédations générées par ces cinglés d’ultras bâlois.

A propos Paul Carruzzo 216 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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