L’Espagne coule, l’Allemagne bronze

Vive les vacances à la plage !

Place à la véritable finale de ces Jeux. Pas celle pour l’argent de consolation. Non, celle où le perdant repart dévasté et sans rien autour du cou. Voilà donc pourquoi Carton-Rouge se contente de vous narrer le match pour le bronze entre l’Espagne championne du monde 2023 et l’Allemagne championne olympique 2016 en cette fin de tournoi. On précise le palmarès pour se rassurer, parce que sur le terrain ça ressemblait à s’y méprendre à un Echichens III – Vignoble IV en seizièmes de finale de la Coupe des caves ouvertes.

Le match en deux penalties

Giulia Gwinn, 65ème minute, 0-1 ✅

Alexia Putellas, 98ème minute, 0-1 ❌

C’est la première fois qu’on assiste à une séance de tirs au but aussi courte et ayant lieu pendant le temps réglementaire. Pas sûr qu’on ait grand chose d’autre à vous raconter sur ce match, on arrête là ?

Finalement le bronze en version condensée, ça passe plus facilement.

La praline du match

La frappe d’Aitana Bonmatí sur la barre, suivie d’une reprise de Jennifer Hermoso déviée sur le haut du filet (43ème). Deux occasions qui ont le poids d’un but en moins de 10 secondes, ça fait quand même pas de but du tout. Un peu comme tous ces diplômes suisses qui ne se transformeront pas en médailles quel que soit le nombre d’heures d’antenne qu’on leur consacre d’ici la fin de l’année 2024.

L’andouillette du match

Cata Coll qui provoque le penalty fatidique sans raison valable en plaquant Gwinn à l’orée de ses 16 mètres alors que le danger semblait aussi imminent que la résolution du conflit israélo-palestinien. On l’a assez répété, mais c’est vraiment le moment que la saison s’arrête pour cette Roja pas loin du burn-out. Et comme les joueuses ne sont pas enseignantes comme le soussigné, elles en foutent une et le retour au boulot c’est déjà dans un mois.

Si ce n’est pas elle qui doit l’arrêter, ça ne l’intéresse pas plus que ça, Ann-Katrin.

Le tournant du match

Ça aurait pu être le remplacement de Klara Bühl, Allemande la plus pétillante en première période, par Lea Schüller à la pause. Bühl était-elle à plat ? Si ce n’était pas le cas, l’idée était pour le moins bizarre. D’autant que la seconde nommée a eu l’occasion de tuer le match 5 minutes après l’ouverture du score en se retrouvant seule pendant de (trop) longues secondes devant un dernier rempart dont la poisse Coll pourtant aux basques (elle-même étant majorquine) depuis sa bourde Cataclysmique face au Brésil en demi-finale. Un peu trop scolaire, Lea n’a pas su conclure.

Mais parlons plutôt du tournant de tous les matches dont l’Espagne est une protagoniste: le moment où elle encaisse un but et doit enfin tenter de jouer vite et vers l’avant, voire même abandonner son ambition d’entrer dans le but avec le ballon. Plus ça arrive tôt et plus le match est intéressant. Quand ça se produit à la 65ème minute, il y a de quoi ronger son frein un moment en attendant une révolution.

Un peu comme l’offensive espagnole au Groupama Stadium.

Le chiffre à la con

40. Comme le pourboire que la brave serveuse d’un resto italien de Meyzieu dont nous tairons le nom – vous savez, le genre de chaîne où aucun membre d’équipage ne pipe le moindre mot d’italien, qui passe du Goldman comme musique d’ambiance et qui vous sert une « San Pé' » (!!!) quand vous commandez une eau gazeuse – a cru toucher en euros la veille du match vers 20h30. En effet, un touriste non francophone a tenté de lui expliquer dans la langue locale qu’il souhaitait arrondir son total de 36 à 40 euros. Un verbe manquant d’un côté et un Bac+5 en langues modernes avec spécialisation en application des mathématiques introuvable de l’autre plus tard et on frisait l’incident diplomatique.

Comment ça « rien à voir avec le match » ? Ah ben oui, effectivement. 

L’anecdote

On a regardé l’extraordinaire USA-Serbie en basket masculin jeudi soir, enchaîné avec un très sympa France-Belgique chez les filles le soir suivant et on s’est pris à rêver que le football (masculin et malheureusement désormais également féminin) s’inspire des règles de son collègue orange. Comment voulez-vous développer une culture de la triche aussi profondément ancrée avec des remèdes comme les cinq fautes (personnelles sur le match et d’équipe par quart-temps) amenant des expulsions et des lancers francs, les fautes offensives et le chrono qui défile et vous force à faire quelque chose du ballon lorsque vous êtes en sa possession, même à une minute de la fin du temps réglementaire ?

Le tennis par contre, c’est difficilement comparable, malgré toute la bonne volonté de cette bénévole sur place.

Si le match était une bière

Probablement une pilsner allemande qui servirait à célébrer la décision de titulariser Ann-Katrin Berger au détriment de la taulière habituelle Merle Frohms en début de compétition. Deux tirs au but arrêtés et un marqué (!) face au Canada en quarts, encore un penalty détourné lors de la petite finale. Bref, elle a tout fait pour garder son équipe en selle(s) pour le bronze, le genre de truc qui laisse une trace dans l’histoire.

Une poignée de secondes séparent ces deux images. La justicière du Gotham FC est passée entre-deux.

Et sinon dans les tribunes ?

Quand une ola a déjà fait trois fois le tour de l’enceinte à la 22ème minute de jeu, ce n’est pas le signe d’un public très concerné. Et dans ce cas, être situé près d’une des entrées de la tribune, c’est fascinant. Amener un bébé sans couvre-chef au stade un 9 août à 15h sous 32°C par exemple, c’est un concept. Mais surtout, comment est-il humainement possible de se pointer avec un quart d’heure de retard quand l’organisation des JO te fait subir ça chaque jour de match ?

 

Attendez, mais c’est déjà quand ce machin ?

La minute Johan Djourou

Vous vous souvenez certainement de Jean-Michel Angoulême et du fameux baryton brésilien. Cette fois, on a fait connaissance avec Jean-Fabrice La Science. Jean-Fab’ n’a jamais vu de foot féminin de sa vie et/ou était sur Pluton en août 2023 et il le prouve d’entrée de jeu: « Ça doit être Hermoso la Noire, là. » Euh… pardon ? Qu’importe, JF veut quand même tout commenter. Après 14 minutes, le constat est implacable et abondamment documenté: « Les Françaises, y’avait la place. » D’ailleurs, « ça joue pas bien-bien » et (aux environs de la 80ème minute) « si ça continue comme ça, y’aura pas beaucoup de buts ». Heureusement qu’il a dû s’éclipser précipitamment au coup de sifflet final – sûrement une consultation urgente à son cabinet de voyance – sinon il nous aurait probablement annoncé la future tombée de la nuit, voire même le lever subséquent de l’astre du jour.

En voilà un qui avait une excuse pour son retard vu d’où il revenait.

La rétrospective du prochain match

C’est tout pour nous dans ces JO ! On vous l’a dit et redit, il est temps pour ces Ibères de prendre une petite pause bien méritée. Eh bien tel est aussi le cas pour cet Iberg, coupable de ces quelques fastidieuses lignes. On vous retrouve ainsi que le Nationalelf avec grand plaisir pour du foot féminin en direct de Wembley le 25 octobre prochain, voire même dès septembre pour l’un ou l’autre choc de l’invraisemblable Champions Hockey League entre le Lausanne Hockey Club et l’un de ses adversaires aussi peu prestigieux que totalement inconnus.

Allez à plus !

A propos Raphaël Iberg 187 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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