Un pet dans l’eau (ça fait des Bühl)

Invasion de scarabées japonais, prolifération de moustiques tigres et morsures de tiques qui rendent paraplégique. Pas de doute, c’est bien les vacances d’été sur RTS info. Carton-Rouge vous emmène loin de l’alarmisme ambiant, assister à une demi-finale olympique entre les deux proverbiaux juggernauts du foot féminin depuis le début des années 90. Spoiler alert: on s’est fait un brin chier.

Le match en deux mots

Naomi Girma.

Quand une défenseuse centrale, aussi brillante soit-elle, définit le match, ne vous attendez pas à trop de champagne ou de feu (et tant pis pour nos jeux de mots foireux à base de Klara Bühl, Alex Popp, Jule Brand et Felicitas Rauch une fois de plus).

Girma (4) n’était quand même pas loin de tirer la Sonnett (14) d’alarme sur ce coup.

La praline du match

Pas vraiment une praline pour le coup, plus un bonbon ou une petite douceur qui fond dans la bouche (mais qui laisse quand même un vieux goût amer à la fin).

La passe en profondeur millimétrée de Mallory Swanson pour sa complice et presque sosie (en tout cas vues d’une distance de trente mètres) Sophia Smith sur le seul but du match. Quand vous êtes dans la merde, appelez leurs numéros.

Call 911 !

Ne pas en foutre une pendant 90 minutes pour finalement en planter un quasiment d’entrée de prolongations (95ème minute), c’est quand même un peu pénible. Surtout quand l’adversaire est clairement rincé et plus du tout capable de répliquer depuis 20 bonnes minutes. Le but en or, y’a que ça de vrai. Et ce ne sont pas les ratés de Smith seule face à l’excellente Ann-Katrin Berger – l’héroïne que le Gotham FC mérite, mais pas celle dont on avait besoin mardi soir – (105ème et 120ème qui nous feront changer d’avis.

Le Dark Knight dans ses oeuvres sur la seule occasion qui a fait se lever le bob US devant nous.

Bon. On se devait quand même de mentionner Trinity Rodman, et pas seulement parce qu’elle semble avoir suivi les traces de son père rebondeur des Bulls, catcheur et ambassadeur autoproclamé en Corée du Nord en termes de style capillaire. Non, c’est plutôt pour vous dire que Trinity aura représenté le Père, le Fils et le Saint-Esprit de l’animation offensive américaine tout au long de la rencontre, tant elle semblait la seule en mesure de percuter, provoquer et accélérer.

Trinity Rodman dans ses oeuvres au poteau de corner, dernières secondes du match obligent.

L’andouillette du match

Cette supportrice brésilienne assise juste derrière nous, qui en plus de se retrouver à 276 km du lieu où son équipe évoluait, portait sa magnifique tunique jaune fluo. Il n’en a pas fallu plus pour que cet autre ressortissant auriverde vérifie sa provenance d’un rapide « você é brasileira ? » avant de s’asseoir juste à côté de nous et de lui raconter sa vie. Ou plutôt de la lui hurler dans la direction générale de notre tympan gauche au vu de leurs positions respectives. On ne sait pas si vous êtes familiers avec le portugais du Brésil, mais c’est une langue qui se chante à tue-tête bien plus qu’elle ne se murmure. Le fait qu’il y avait 7 sièges vides à la gauche de ce brave supporter-baryton et 4 à notre droite en début de rencontre cimente notre poisse dans l’histoire du football. Le plus énorme restant peut-être le départ subit de notre brave soliste à la mi-temps des prolongations pour assister au match de la Seleção… 45 minutes plus tard. On doute quand même que cela ait été suffisant pour couvrir la distance Lyon-Marseille.

Dernier check des banderoles, histoire de vérifier qu’il n’y avait aucun vilain message politique comme « Free Palestine » ou bien pire: « Vive Carton-Rouge.ch ! »

Le tournant du match

L’annonce en avant-match des blessures d’Alex Popp et Lea Schüller, les deux fers de lance de l’offensive allemande. Le docte préposé au live ticker du Guardian – un certain Beau Dure, probablement un ancien perchiste – en était aussi effondré que nous, mais – tiens, aussi un peu comme nous – a décidé que le sarcasme était la seule réponse au spectacle proposé par les 22 actrices figurantes:

Le moment où on a failli rendre notre tablier (de sapeur)

Difficile à pointer du doigt. Probablement quelque part entre la première et la 127ème minute de cette purge. On sera simplement reconnaissant d’avoir assisté à une partie dépourvue d’escouade sud-américaine se jetant au sol à la moindre occasion, ce qui nous aura épargné un bon quart d’heure d’arrêts de jeu.

Notre ami Beau Dure n’était pas loin de la demi-molle de rage.

Le chiffre à la con

61. Comme le nombre de matches joués par Aitana Bonmatí – vainqueur du championnat, de la Copa de la Reina, de la Supercoupe et de la Champions League avec le Barça, championne du monde et lauréate de la Ligue des Nations avec l’Espagne – sur les 13 derniers mois, selon sofascore.com. A titre de comparaison, Lindsey Horan – capitaine américaine évoluant à l’OL – en est à 42, alors que la plus londonienne des joueuses du Nationalelf Sjoeke Nüsken a foulé la pelouse 48 fois. Un coup d’oeil du côté du Brésil ? Marta, 38 ans, a chaussé les crampons à 34 reprises.

Trois conclusions s’imposent:

1) A l’image d’un festivalier au septième jour de Paléo, pas mal de joueuses sont en train de méchamment puiser dans leurs réserves physiques à ce stade de la compétition. Et certaines (vachement) plus que d’autres.

2) Etant donné que 8 des 18 joueuses espagnoles sont issues du FC Barcelone vainqueur de tous les trophées disputés dans le système solaire en 2023/2024, la Roja, défaite par le Brésil à la surprise générale, a clairement payé les presque 150 minutes jouées au match précédent au centuple.

3) On commence à comprendre pourquoi les Coupes du monde et les JO réussissent souvent aux équipes du continent américain: les joueuses qui évoluent dans des clubs de leur pays n’en sont qu’à la mi-saison en championnat.

L’anecdote

Notre hôtel n’existe que parce que le Groupama Stadium existe aussi. Les clients depuis le début de l’été sont quasiment exclusivement des Swifties ou des footeux. L’affluence au petit déj’ un lendemain de match est donc un excellent moyen de mesurer le taux de remplissage du stade la veille. Et force est de constater après le duel entre les espoirs français et égyptiens que le port d’une paire de couilles par chacun des 22 acteurs est crucial pour l’intérêt de la population. On vous voit, l’image d’Anthony Ammirati s’est immédiatement matérialisée dans votre cerveau.

Ammirati était d’ailleurs étrangement interdit de stade.

Bref, on est quasi sûr que si le CIO décidait que les hommes seraient dorénavant exclusivement représentés par des U12 asthmatiques (ce qui n’est finalement pas si loin de la réalité actuelle) ça ne changerait pas grand chose.

Si le match était une bière

Au rayon des mousses bio locales, on avait l’embarras du choix au vu du scénario du match:

Et sinon dans les tribunes ?

Omaha Beach, on imagine que ça devait un peu ressembler à ça:

Les « USA-USA-USA » et « red-white-blue, red-white-blue, red-white-blue » répondent au fameux « Paris, Paris, Paris, wir wollen nach Paris (fahren on imagine) ». Ouais, quand ça dépasse les trois syllabes y’a plus personne côté américain.

La minute Johan Djourou

Un stadier-bénévole-préposé-à-la-vérification-du-QR-code-à-l’entrée repère notre maillot du club local de son oeil de lynx, mais pas notre flocage de Lindsey Horan: « Vous savez que c’est pas l’OL qui joue ce soir hein ? » PURÉE, AH BON ??? On se disait aussi que ces cinq anneaux de couleur et tous ces drapeaux teutons nous paraissaient un peu hors de propos pour un amical de pré-saison.

La rétrospective du prochain match

USA-Brésil pour l’or samedi à Paris et, en ce qui nous concerne à Lyon, Espagne-Allemagne pour le bronze vendredi. Comme le match que l’on vient de péniblement vous conter à la sueur de notre clavier n’a pas eu à proprement parler de highlights, on vous propose plutôt ceux du duel de dingos qui l’a suivi:

Décidément, qu’est-ce qu’on aura ri pendant les Brésil-Espagne au cours de ces Jeux !

A propos Raphaël Iberg 187 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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