Après une sortie foirée à Tourbillon, où le LS aura pris l’eau et se sera fait aspirer dans les abysses, il était temps de réagir afin de ne pas sombrer dans la morosité. Dans un premier temps, il s’agissait surtout de montrer un tout autre visage qu’en Valais, où l’équipe était apparue sans âme, victime de son détraqueur, le FC Sion. Face à des Brodeurs qui restaient sur une prestation de haute couture face à YB (victoire 4-0), la tâche s’annonçait néanmoins compliquée. Dans son antre de la Tuilière, la question était donc de savoir si Lausanne parviendrait à tirer son épingle du jeu ou s’il allait filer un mauvais coton.
Le match en deux mots
Ou plutôt en deux lettres qui font l’actualité : JO.
Comme «jamais organisée». On parle évidemment de la défense du LS, qui est à nouveau passée à côté de son sujet cette après-midi. Trop facilement prise à défaut, elle s’en tire une fois encore avec 4 buts dans les dents. Ou dans l’Ababa :
Avec ce troisième but d’Akolo, le LS l’a eu dans l’Ababa. Et ça fait mal Okou.
L’homme du match
Isaac Schmidt.
Formé au LS et jugé indésirable par l’expert en joaillerie Souleymane Cissé, le Lausannois de naissance a quitté le club en 2021, direction St-Gall. Depuis, il y brille et s’y impose comme un des meilleurs éléments du championnat à son poste.
Face à son club formateur, il a prouvé une fois de plus toute l’étendue de son talent. Aujourd’hui, Schmidt a commis une bavure en mettant un gros coup de matraque sur la tête du LS. Tout d’abord avec une reprise de volée magistrale après quelques secondes de jeu. Et ensuite avec un superbe déboulé et un caviar lâché pour… Cissé sur le 1-4.
Ça fait bizarre de voir un latéral dynamique et virevoltant, qui amène constamment le danger offensivement, en plus de bien faire son travail défensif. En face, Polster pourra sortir son Manuel et prendre quelques notes.
Avec Isaac, il est souvent question de gravité. Et aujourd’hui, c’était pour notre pomme.
La buse du match
Depuis deux rencontres, le LS entre dans ses matches avec le dynamisme de Stéphane Henchoz, son nouveau directeur sportif. C’est quand même un peu con de commencer chaque partie avec deux buts de retard. Malgré cela, Lausanne n’est pas passé loin d’arracher un bon point, avec plusieurs grosses occasions en fin de rencontre qui auraient pu (dû) permettre de recoller à 4-4.
Au lieu de ça, le LS crève au poteau et s’en tire avec pas mal de regrets. Mais c’est très tendance cette semaine côté helvétique. Demandez à Martin Dougoud, Noè Ponti, Daniel Eich ou encore à l’aviron féminine.
Le tournant du match
Ça aurait dû être ce long déplacement de St-Gall, qui s’est rendu jeudi dernier au Kazakhstan pour y affronter Tobol en Conference League. Un voyage de près de 10’000 kilomètres, aller-retour, qui aurait dû donner du fil à retordre aux Brodeurs et permettre au LS d’aborder ce match avec plus de fraîcheur. Il n’en a rien été, puisque c’est St-Gall qui a rapidement mis la clim’.
Le tournant est donc plutôt à chercher dans le transfert d’Isaac Schmidt ou sur ce pénalty stupide concédé par Alvyn Sanches. Au final, le LS a tiré deux fois plus en direction de la cible que son adversaire du jour. Mais si la précision des visiteurs a ressemblé à celle de Chiara Leone et Audrey Gogniat, du côté des Vaudois on était plutôt sur des Stormtroopers ou sur Thomas Matthew Crooks.
Le geste technique du match
Depuis cette année, la Super League a instauré la règle testée à l’Euro, selon laquelle seuls les capitaines des équipes peuvent communiquer avec l’arbitre après une décision litigieuse. C’est très bien. Les arbitres ont ainsi moins de pression et sont respectés davantage.
Mais du coup ça serait pas mal que ça aille dans les deux sens, que les arbitres respectent le jeu et les spectateurs. Oui, Monsieur Gianforte, lorsque l’on annonce 6 minutes de temps additionnel, ça n’est pas pour siffler la fin de la rencontre après 5 minutes et 40 secondes (chronomètre en main), surtout lorsque les St-Gallois ont passé une minute par terre et en ont gaspillé une autre pour faire leur remise en jeu.
Oui, y a encore beaucoup de problèmes à régler dans ce sport.
Le geste pourri du match
Le timing, c’est important. Au lendemain de la prestaSion calamiteuse du LS en Valais, le service marketing a eu fin nez en publiant ceci :
Non, ça va, merci.
Le chiffre à la con
Merci au stagiaire du site de la SFL, qui nous prouvait en chiffres, en préambule de ce match, que l’attaque du LS est la plus éclatée de Suisse en 2024 grâce à ces fameux «expected goals».
En même temps, quand ton attaquant phare porte le même nom qu’un fleuve bien connu à Paris, qui fait parler de lui depuis de nombreuses semaines pour son taux élevé de déchets, faut pas s’étonner. Alors oui, Kaly Jenner passablement de bonnes choses, il créé du mouvement et se démène sur le front de l’attaque. Mais quand tu portes le numéro 9, ton but c’est quand même de marquer. Or, quand tu mets Kendall au fond, c’est quand même un peu con.
L’anecdote
Le nouveau maillot 2024-2025 du LS a beaucoup fait parler de lui. En cause, sa «skyline» (ou ligne d’horizon en français) jugée approximative :
Perso, je vois pas le problème. Une ligne d’horizon cheap et aléatoire, c’est parfaitement raccord avec le projet d’INEOS pour le LS !
L’archive du match
On va essayer de finir sur une bonne note en se replongeant un peu dans le passé :
Après Gaspar et Balthazar, il est temps d’aller chercher Melchior pour enfin suivre la bonne étoile. Le mercato est encore ouvert, faites donc le nécessaire !
La rétrospective du prochain match
Le week-end prochain, le LS s’en ira du côté du Letzigrund pour y affronter le FC Zurich, qui est encore invaincu cette saison. Après en avoir pris 3 contre Bâle, puis 4 contre Sion et St-Gall, on va peut-être réussir à concéder seulement 2 goals cette fois-ci. Il suffira alors d’en mettre 3. Avec un peu de chance, Kaly Sène a le numéro de téléphone de Nicolas Hélin ou de Rodrigo Tosi et pourra leur demander quelques conseils à la finition.
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