Spain in the ass

Comment ça se passe dans les coulisses de CR, quand se présente une finale de l’Euro ?

a) La finale, c’est le Graal, l’assurance d’être lu par tous nos lecteurs. On est tous volontaires pour écrire dessus, on se bouscule, les vieux rédacteurs râlent que les jeunes n’ont plus de respect, les jeunes rédacteurs râlent que les vieux s’accrochent, et à la fin on partage : chacun fait un paragraphe et signe avec ses initiales.

b) La finale, c’est la plaie, on est tous crevés, la moitié est en vacances et l’autre ne rêve que d’y être enfin, la Nati s’est fait sortir et tout le monde a le moral à zéro, même nos fans de l’Angleterre se rendent bien compte que c’est perdu d’avance et que ça va être un match pourri, personne ne veut pondre l’article, et à la fin on partage : chacun fait un paragraphe et signe avec ses initiales.

Allez, je laisse planer le doute…

Le match en deux mots

Premier tir (sérieux).

Les deux équipes ont marqué sur leur premier tir cadré, soit à la 47ème pour les Espagnols et à la 73ème pour les Anglais… Symptomatique. (MG)

L’homme du match

Un certain 28 juillet 1993, la famille Kane a vu un petit Harry venir au monde. Deux fées se sont alors penchées sur son berceau. L’une, d’une infinie bonté, a décidé de donner au nouveau-né un grand talent pour le football et un rare sens du but. Mais la seconde, cruelle et bien plus puissante, a choisi, pour rééquilibrer un peu les choses, de le maudire à vie de tout succès professionnel.

Et c’est ainsi que même avant le match, le résultat était connu. Il est écrit quelque part dans le destin d’Harry Kane qu’il ne gagnera jamais rien. Le mec a joué longtemps avec Tottenham, c’est donc normal qu’il n’y ait rien gagné. Mais l’été dernier, il a rejoint le Bayern, soit le moyen le plus sûr de gagner un truc en Europe. Bingo, on vient de vivre la première saison sans le moindre trophée pour le club munichois depuis 13 ans (!). Il joue au cœur d’une des meilleures générations anglaise, voire internationale, de l’histoire ? Il tombe sur Gareth Southgate et son abandon total de l’idée de jouer au foot.

Résultat : 7 finales perdues en carrière. Quand ça veut pas… (JH)

La saucisse du match

« First is first and the rest is nowhere ! », dixit Alan Shearer lors de la remise des médailles en chocolat à la menthe aux Anglais. À travers son analyse glaciale, il résume superbement le désarroi général par rapport aux persistantes tactiques « sub-antarctiquiennes » imaginées par Gareth Southgate, la véritable Berliner Wurst de la soirée. Cocu comme pas deux dans le temps additionnel contre les Slovaques et ensuite sur ce foutu plat du pied de junior E de Manuel Akanji, l’ex-capitaine d’Aston Villa a cru surfer la vague une dernière fois contre l’Espagne en oubliant une seule chose: la maestría. Avec des Palmer et Watkins sur le banc, un Jack Grealish négligé et un Kane mal positionné, Southgate s’est piteusement mis au niveau de nombreux pubs anglais pour nous concocter des compositions d’équipes ressemblant à des « Spotted Dick » (quiquettes boutonneuses) indigérables.

Après ce nouveau naufrage en finale, on n’attend qu’une déclaration ce soir de sa part : « Demain Gareth… » (PC)

Le tournant du match

Le sauvetage de Dani Olmo sur sa ligne à la 90ème qui prive les Anglais d’une égalisation tout sauf méritée.

On connaissait Olmo le fin, l’esthète et l’artiste, on connaît désormais Olmo le nettoyeur de ballons chauds dans sa surface. Quelle machine ce mec ! On aurait pu craindre qu’il finisse lessivé mais rien de tout ça. (PD)

Le dernier meneur de jeu qui a été décisif à Berlin en finale, il n’avait pas mis le même coup de boule…

L’esthète du match

Vous savez que c’est incroyable! Lamine Yamal vient à peine d’avoir 17 ans et il… Non mais outre Giorgio Chiellini avec son costard et le mec qui a cramé ses pneus pendant 45 minutes au giratoire devant chez moi (ce qui est preuve d’excellents goûts), j’ai envie d’attribuer ce titre à Luis de la Fuente. Son coaching gagnant lors de cette finale et son travail sur tout le tournoi m’ont convaincu. Mais c’est bien pour son style médecin de famille qu’il figure dans cette rubrique. Le seul entraîneur à assumer les lunettes rondes. (OD)

Le geste pourri du match

Les sifflets du public allemand sur Cucurella. Comme s’il était responsable du fait que l’arbitre n’ait pas sifflé sa pseudo-faute de main lors d’un match où accessoirement Kroos a massacré Pedri et aurait pu se faire expulser deux fois… Un peu comme si t’es Trump et que tu te plains d’être shooté… (FG)

Le chiffre à la con

Les gars avaient tellement peur que je fasse (beaucoup) trop long qu’ils m’ont filé un nombre. Les salauds.

J’en prends quand même un à quatre chiffres, faut pas déconner: 2022. Comme l’année du seul Euro senior remporté par une équipe anglaise dans l’histoire.

C’est con, on est en 2024. (RI)

L’anecdote

Quoi de mieux pour préparer cette finale que de passer la journée en montagne, au Rothorn, avec une belle peau de British et en oubliant la crème Soler ?

Résultats des courses : Yamal à la nuque. Mais surtout je suis raccord avec les couleurs de l’Espagne et de l’Angleterre :

Un peu de Bepanthen et ça sera vite Guéhi. (VR)

Si le match était une bière

La minute Johan Djourou

Une petite pensée pour le duo de commentateurs qui prend l’antenne 20 minutes avant le coup d’envoi et doit commenter l’affligeante cérémonie de clôture du tournoi, ce spectacle misérable et risible, ni fait ni à faire, qui n’intéresse personne au stade ni personne devant sa TV, chorégraphie ridicule effectuée à reculons par des ersatz de danseurs sur une musique de fond sortie d’un cul quelconque, et suivie de l’hymne officiel de l’Euro, une caricature de musique d’ascenseur que même Richard Clayderman aurait repoussée d’un orteil dédaigneux.

Sinon, pour la dernière de Djourou, un petit cyber-câlin pour lui dire qu’on l’aimait bien, malgré tout. Franchement, un gars qui déclare que « La proximité de Luke Shaw est beaucoup plus proche » va forcément nous manquer. C’est précisément parce qu’on se rendait compte à chaque instant que le temps qu’il a passé toute sa vie à courir, il ne l’a pas passé à apprendre la grammaire, qu’il va quand même un peu nous manquer. David Lemos, on compte sur toi pour le prochain casting, avec comme critère principal que le candidat doit tourner avec 250 mots de vocabulaire max, sinon ça va nous faire un choc. (YM)

Le pronostic d’avant-match selon l’indice ADOLF (Average Deluxe Omniscient List of Football)

Encore une fois, notre indice n’a pas failli. L’Espagne était une des grandes favorites de cet Euro. Seule la Croatie était censée être meilleure (classée 1ère) mais au vu de la grosse claque que les Ibères leur avaient mise en match d’entrée, on pouvait se douter qu’une petite erreur s’était glissée dans nos calculs savants.

Dans 2 ans, ne suivez pas les grands bookmakers. Lisez simplement Carton-Rouge.

Enfin, pourquoi attendre 2 ans. Carton-Rouge, ça se lit tous les jours ! (VH)

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