Les Portugais travaillent Oblak

Pepe se prend des semelles, CR7 est stérile, il manquerait plus qu’une panne de klaxons généralisée pour que le Portugal ne perde vraiment tous ses repères…

Le match en deux mots

Costa Bravo.

L’homme du match

0-0 oblige, on va mettre en avant des joueurs défensifs. Bien sûr, Diogo Costa est l’homme du match pour son arrêt de la 115ème face à Sesko et surtout ses trois penalties stoppés. Un vrai mur, et c’est peu dire que le Portugal s’y connaît dans le domaine. Mais les deux latéraux lusitaniens ont également été intenables, entre un Cancelo virevoltant et un tout grand Mendes.

Côté slovène, toute l’équipe a été admirable dans son engagement et sa défense. Mention spéciale quand même au match de titan de Vanja Drkusic, avec son look de partisan du groupe Wagner (et qui joue à Sotchi, ça ne s’invente pas) qui a muselé une bonne partie de l’attaque de la Seleção à lui tout seul.

La saucisse du match

Le match se jouant à Francfort, c’est peu dire que le titre de saucisse n’est pas à prendre à la légère. C’est exactement ce qu’à dû se dire Cristiano Ronaldo en entrant sur le terrain. La star du Por… tugal (merci David Lemos pour cette tournure) a absolument tout fait faux (sauf son tir au but mais c’est le minimum syndical). Non content de monopoliser tous les ballons d’attaque et d’en vendanger une bonne partie, il s’est emparé de toutes les balles arrêtées intéressantes pour les expédier tels des drops de rugbymen irlandais par-delà le toit fermé du stade. Le pompon fut bien sûr son pénalty raté et ses pleurnicheries droit derrière, alors qu’il restait une mi-temps de prolongation à jouer et qu’il est censé être le leader de son équipe.

Mais la responsabilité en incombe aussi à Roberto Martinez. Comment, quand tu as dans ton effectif Diogo Jota, Bernardo « est-ce que le devis pour la salle de bain est prêt » Silva, Rafael Leao, Francisco Conceiçao, Joao Felix et même ce furoncle sur jambes de Bruno Fernandes, tu mises tout sur un mec, tout Cristiano Ronaldo qu’il est, qui a 39 ans, qui joue avec le deuxième d’un championnat moins relevé que la 2ème ligue inter glaronnaise et qui est obsédé par sa réussite individuelle. Tu lui fais tirer toutes les balles arrêtées. Tu ne le sors pas alors qu’il ne court plus depuis la mi-temps. On commence à comprendre comment la Belgique a fait pour se planter année après année avec une telle équipe.

Le tournant du match

Le face à face perdu par Sesko à la 115ème face à Diogo Costa. Le golgoth avait certes probablement déjà couru a peu près 68 kilomètres et envoyé rouler par terre Pepe trois fois, mais quand même. Quand tu profites enfin de la seule bévue du vétéran portugais depuis qu’il a rasé sa coupe afro, que tu te retrouves seul face au gardien, tu dois la foutre au fond. Tu fais ce que tu veux, une pichenette, un drible, un salto, un album de reggae, ce que tu veux. Mais elle doit finir au fond. Au lieu du but décisif, il a redonné espoir aux Lusitaniens qui étaient au 36ème dessous, proches de chavirer, et gonflé à bloc la confiance de Costa pour les tirs aux buts.

L’esthète du match

On a aimé le geste d’Elsnik qui a failli péter la cheville de Bruno Fernandes. Mais on va surtout citer la magnifique pub Ochsner. Et ça n’a rien à voir avec le fait que la maison d’enfance du soussigné y figure clairement sur le plan final.

Du Moléson drône Ochsner, on y voit ma maison.

Le geste pourri du match

La séance de tirs aux buts des Slovènes. Mettre zéro pénalty, c’est vraiment la lose. On se demande bien comment ils sont aussi mauvais pour avoir fait ça. Tout rater, pfff non mais sérieux hahahahahaha.

Le chiffre à la con

0. Comme le nombre de cartons pris par Rafael Leao dans ce match pour simulation. Un première dans cet Euro.

0 aussi, comme le nombre de fautes commise par Pepe depuis le début du tournoi. L’Ostéoporose sans doute.

1/60. Comme le nombre de coups francs directs marqués et tentés par CR7 dans sa carrière en grande compétition. Au bout d’un moment, t’essayes de changer non ? Je sais pas, mais si je pisse à côté de la cuvette 58 fois sur 59, je pense qu’à la soixantième je me dis que ça vaudrait le coup d’essayer de m’asseoir, juste pour voir ce que ça donne.

L’anecdote

Il faut que vous sachiez une chose. Depuis quelques grandes compétitions, l’organisation de votre site préféré pour couvrir les Euro/Mondial est assez simple. On fait un fichier avec tous les matches et chaque rédacteur choisit les parties sur lesquelles il veut écrire. Pour les matches du premier tour, qu’on ne couvre pas intégralement, une bonne partie de vos scribouillards choisissent des affiches qui les attirent. Celles de la Suisse, bien sûr, celles prometteuses ou, à l’inverse, celles un peu improbables. Pour la suite du tournoi, on tranche surtout en fonction de nos disponibilités et de ce qu’il reste, selon notre réactivité à remplir le document.

Tout ça pour dire qu’en ce qui me concerne, je me suis retrouvé avec un mois de juin bien chargé en plus de l’Euro, entre quatre jours passés à un festival et une semaine de vacances en Corse. C’est donc un peu par la force des choses que mon seul match du premier tour s’est trouvé être Portugal-Tchéquie. Et, pour faire pénitence, que j’ai pris un des premiers huitièmes de finales que je pouvais couvrir à mon retour.

J’ai donc découvert avec effroi que je me retapais le Portugal pour la deuxième fois de suite. Juste à mon retour de vacances. Après la purge couverte il y a deux semaines – même si ce terme est à relativiser depuis l’atrocité à laquelle on a assisté un peu plus tôt dans la journée-. Contre une équipe qui a fait trois matches nuls dans ce tournoi. Qui a un jeu proche de celui de ladite Tchéquie. Le tout après une victoire de la France. Autant dire que je ne partais vraiment pas positif pour pondre un truc ce soir.

Et autant dire que ça a continué. Malgré la volonté des Slovènes, on a assisté à un putain de 0-0 après 90 minutes (comme 6 des 7 matches joués par le pays de Primoz Roglic dans son histoire à l’Euro). Et que du coup on a eu droit à des prolongations. Et que je vais me coucher presqu’aussi tard que lorsque j’ai du couvrir un lointain Gottéron-LHC terminé à la 105ème minute. Quand ça veut pas…

Si le match était une bière

Un Vanilla Stout à 12%. C’est musclé, amer pendant une bonne partie du verre, franchement décevant en bouche mais tout le goût et l’émotion arrivent à la fin. Et on regrette de l’avoir bu en entier vu notre état le lendemain.

La minute Johan Djourou

La Dias-Sporar portugaise est si importante en Suisse que la RTS a décidé de mettre le même duo de commentateurs que pour les matches de la Nati. Mais cela pourrait être l’une des dernières fois, car on a appris plus tôt dans la journée que Johan Djourou avait été nommé coordinateur de la Nati féminine. Cela annoncerait un départ de notre consultant star ? Carton-Rouge subirait une sacrée perte. Alors on profite tant qu’on peut. La moitié de la Rédac a ainsi célébré la « verticalité du flanc gauche portugais » juste avant la mi-temps. Et même Lemos s’y est mis peu après, soulignant la verticalité des contres slovènes.

Un David Lemos qui semblait s’ennuyer sec en première mi-temps, lui qui était sans cesse dérangé par des messages sur son natel. D’ailleurs, pour les fans du Sporting un peu sensibles, la plupart des gens disent Sporting Lisbonne et continueront à le faire. Comme on continuera de dire la Placette. C’est comme ça et c’est pas grave si jamais.

Enfin, Djourou nous a spoilé le discours du tronchu Kek à la mi-temps, demandant « plus de lucidité en attaque » pour les Slovènes. Une consigne que n’aurait pas reniée le FC St-Barthélémy.

Le dernier instant Djourou aura été au moment de l’arrêt final victorieux de Costa. L’ancien défenseur s’est écrié de manière inintelligible, passant par toute les voyelles des alphabets connus et inconnus, et faisant craindre un soudain AVC à toute la Rédac. Il s’est avéré qu’il s’agissait plus probablement d’un syndrome post-traumatique datant de 2006, réveillé par les trois tirs aux buts slovènes ratés.

Le pronostic d’avant-match selon l’indice ADOLF (Average Deluxe Omniscient List of Football)

Match très serré en perspective entre deux équipes qui devaient être quart-de-finalistes sans ce hasard du calendrier. Ben putain c’est peu dire qu’ADOLF a été précis. Une victoire de justesse du Portugal, comme annoncé. Inattaquable, notre indice.

A propos Joey Horacsek 89 Articles
Bon ça va, je vais pas vous sortir ma biographie

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4 Commentaires

  1. « Les Portugais travaillent Oblak » Top ! 😂
    Pour ma part j’ajouterai dans la minute Johan Djourou sa réaction stupide au cirque de Cristiano Ronaldo qui pleurait comme un bébé après avoir raté son penalty pendant les prolongations, non mais aio quoi!
    Et le brave Johan qui le défendait, et nous a répété au moins dix fois comme il était tout ému de voir ça! Pendant ce temps Lemos ne disait plus rien, sûrement gêné car ne partageant visiblement pas le torrent d’émotion de son coéquipier! Pathétique !

    • Merci pour le compliment !
      Pour Djourou, j’y ai pensé mais je me suis dit que le ridicule de la scène se suffisait à lui-même

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