Roumanie-Pays-Bas… On va pas se mentir… L’affiche est aussi intéressante qu’un bulletin météo en ce début d’été capricieux. À un tel point que malgré un bar à bières belges imposant dans mon salon et ma sympathie légendaire, aucun (présumé) pote n’a accepté de m’accompagner pour regarder cette rencontre. Même les autres rédacteurs de CR étaient pour la plupart absents de notre groupe Signal. Bref, comme Noémie Beney (toi-même !), on s’y colle.
La Roumanie a fini première du groupe E avec 4 points, comme tout le monde, devançant la Belgique, contre qui elle avait perdu, par la différence de buts. Quant à la Hollande, elle a perdu son dernier match contre l’Autriche et s’est retrouvée 3ème du groupe D. Au classement FIFA, les Oranje, surnommés aussi « ceux qui sont forts avec les faibles, et faibles avec les forts », sont 7ème, tandis que les Jaunje sont 47ème. Suspense garanti…
Le match en deux mots
Oranje Juice.
Les Roumains se sont fait presser comme des agrumes pendant les 80 dernières minutes du match, et ont fini vidés.
L’homme du match
Cody Gakpo, qui marque après un solo et un enchaînement magnifique à la 20ème minute. Il a été si impressionnant que le gardien roumain s’est exclamé « Nita mère, Batave! ».
À la 83ème, ce même Gakpo souffle la balle au défenseur Dragusin, alors que ce dernier était persuadé que le ballon allait sortir au-delà de la ligne de fond, à 2 mètres des buts. Gakpo pique le ballon à Malen qui marque facilement le 2-0 et met les Hollandais enfin à l’abri.
Un but, un assist : il leur a fait Gakpo.
La saucisse du match
Dans l’article de présentation du groupe E de ce championnat d’Europe, rédigé par le soussigné et que vous pouvez trouver ici, je soulignais combien Denzel Dumfries portait bien son patronyme. Il a récidivé ce soir, en écopant d’un carton jaune à la 77ème sur une touche pour avoir… perdu du temps, alors que son équipe dominait de la tête et des épaules les Roumains. Bien joué.
Le tournant du match
« Réveille-toi Roumain ! » On pourrait croire à une injonction matinale d’un gendarme genevois, mais il n’en est rien. Il s’agit en fait du véritable titre de l’hymne roumain, chanté à tue-tête par les jaunes avant le match. Avouons-le, c’était bien essayé, mais cela n’a fonctionné que durant 10 minutes, puisque les Roumains ont alors eu 3 ou 4 presqu’occasions. Malheureusement pour eux, ce ne fut qu’un feu Depay, et par la suite, ils n’ont plus vraiment eu l’occasion d’appliquer leur devise, puisque les Hollandais ont monopolisé le ballon, ne laissant que des Bucarestes à leurs adversaires. Statistique finale : 4 tirs (1 cadré) pour les Roumains, 17 tirs (6 cadrés) pour les Pays-Bas.
L’esthète du match
Nous voulions vous parler de la luminosité dans le stade, avec 70’000 spectateurs habillés de jaune vif ou d’orange fluo, ce qui a obligé votre serviteur à porter des lunettes à soleil durant tout le match. En fait, heureusement que les copains n’étaient pas là.
Finalement, après un vote à l’unanimité, j’ai décidé que rien n’y personne ne pourra jamais surpasser la créativité, le manque d’amour-propre et l’absence de considération pour soi-même de ce spectateur néerlandais qui a trouvé que c’était une bonne idée de se coiffer d’un bouquet de tulipes. Je m’incline.
Ta maman doit être si fière de toi.
Le geste pourri du match
53ème, après une partie de billard dans les 16 mètres roumains, Depay met un pointu à bout portant à moins de 2 mètres de la ligne, et… réussit à se faire contrer par Ratiu (le mec aux cheveux bleus) qui pourtant est à plus de deux mètres de lui, comme on le voit sur la photo ci-dessous. Même Seferovic l’aurait mis.
Le match a été à sens unique, à tel point que le nom du gardien hollandais n’a jamais été prononcé par Stéphane Rinaldi. Cela a cependant été plaisant, beaucoup plus que d’autres 1/8 de finale, par le jeu, les occasions. Les Bataves auraient dû se mettre à l’abri bien avant la 83ème minute, tant leur domination a été monumentale. Que d’occasions ÉNORMES manquées, notamment par Depay ! On aurait cru ma vie sentimentale.
Le chiffre à la con
5.
La différence entre les 22 points de la Roumanie et les 17 de la Suisse dans le groupe I des qualifications pour cet Euro 2024. Quand on voit le niveau des deux équipes actuellement, on se dit que parfois il ne faut pas chercher à comprendre.
L’anecdote
La Roumanie et les Pays-Bas s’étaient rencontrés à 14 reprises jusqu’ici, pour 10 victoires oranges, 3 matches nuls, et un triomphe jaune. Quant au goal-average, il était de 29-3 pour la Hollande. Il est désormais de 32-3. On sait jamais, sur un malentendu, cela aurait pu passer.
Si le match était une bière
On a essayé, mais on ne peut pas. Désolé. Impossible de désigner une Amstel, une Heineken ou une Timisoreana. On va donc à nouveau vous parler de :
La Trappe, unique hollandaise des 6 bières trappistes légendaires (les autres sont belges), dont la brasserie « Notre Dame de Koningshoeven » (on vous l’a traduit en français…) est située dans les faubourgs de Tilburg. Après des siècles de palabres, ce n’est qu’en 2005 qu’elle a enfin pu apposer la mention « authentic trappist product » sur ses breuvages. Son slogan est « Dégustez le silence », référence au vœu de silence respecté par ses moines. Boire ou parler, il faut choisir.
D’où l’expression « La Roumanie est passée à la Trappe ! »
La minute Johan Djourou
21ème minute : Stéphane Rinaldi se réjouit que les Roumains « n’aient pas parqué le bus ». On aurait aimé qu’il ose « le convoi de caravanes ». C’était l’occasion d’une vie.
Le pronostic d’avant-match selon l’indice ADOLF (Average Deluxe Omniscient List of Football)
Soit le 1 et le 0 de la Roumanie ont été inversés, soit il manque un 1 devant le 19 de la Hollande. On me souffle que moins on a de points à l’indice ADOLF, mieux c’est. Je vais porter plainte, c’est décidé.
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