Les Diables Rouges se sortent les doigts Doku

Si vous aviez parié que la Belgique allait s’effriter à la suite de leur déroute slovaque ou que les héritiers de Tintin allaient se faire détrousser par les habiles canaris roumains, et bien vous avez mal Hagi. Au terme d’un match endiablé et riche en occasions vendangées par Dennis Man et Lukaku en mode Ndoye au niveau de la finition, les Manneken Pis boys, revêtus de maillots bien trop servettiens à notre goût, ont réussi leur pari : faire que les supporters roumains leur balancent leurs gobelets de bière sur la tronche alors qu’ils en auraient eu besoin demain dans la rue. Au final, le génie de Kevin de Bruyne et les interventions salvatrices de Jan Verthongen les ont laissés sans le sou. Bingo !

Le match en deux mots

La Brabançonne toujours deux fois.

L’homme du match

Pour ce BEL-ROU, qui d’autre que Kevin de Bruyne ?

Rythme, espace et accélérations sont ses alliés et en les utilisant, il a fait joujou avec le placement désastreux des défenseurs roumains dans le stade glissant de Cologne. En plus, son brassard de capitaine emprunté au gardien du Real, fort peu Courtois sur ce coup, lui donne des ailes. Le joueur de Man City semble non seulement avoir la patate, mais aussi la frite. C’est bon signe pour Tedesco et ses poulains.

La saucisse du match

Qui d’autre que ce pied carré de Lukaku, dont le prénom Romelu fait étrangement penser à un Général allemand de la 2ème guerre mondial surnommé le renard du désert. Ça colle assez bien aux sables mouvants dans lesquels l’attaquant belge de la Roma semble s’être empêtré en ce début d’Euro. Repris par la VAR à trois reprises pour des hors-jeux d’un quart de demi-ongle d’orteil, le déménageur d’Anvers est soit un grand malchanceux, soit un grand maladroit. Charitablement, on penche pour les deux. En fait, Lukaku dans les 16 mètres, c’est un peu comme Monsieur De Mesmaeker dans Gaston Lagaffe quand il vient pour signer ses contrats : tu sais que ça va merder, mais tu ne sais pas encore comment.

Je sais pas pourquoi, mais je sens que je vais merder…

Le tournant du match

L’ouverture précoce du score par l’Aston Vilain Youri Tielemans, alias le chou de Bruxelles. Le quatorzième but marqué depuis le dehors des 16 mètres durant cet Euro 2024, symbolisé par la renaissance du centre en retrait, du zéro pointé des attaquants français mais surtout du scotchage de Renato Steffen sur le banc. Plus rien ne peut nous étonner dans ce Championnat d’Europe dès lors qu’on a même observé un Ronaldo altruiste et Pepe se prendre un joli taquet de la part d’un attaquant turc.

L’esthète du match

Jérémy Doku, ou l’Ingemar Stenmark belge tant ses slaloms balle au pied perturbent le sens de la gravité des défenseurs qu’il tourmente (hein Ratiu !) tout en les transformant en des piquets ridicules. Un duel Duah-Doku en quart de finale semble être dans l’ordre du possible, avec pas mal de si…

Le geste pourri du match

Le positionnement désastreux du trio Burcă- Drăgușin- Niță sur le deuxième but belge : une réalisation dans l’enchaînement d’un gros coup de botte du gardien qui n’arriverait même pas dans un derby de 5ème ligue en Valais. Sur cette cacade, Burcă devrait honteusement se voiler la face. Mais bon, à force de tirer le Diable par la queue, les Roumains méritaient de recevoir ce bénéfique coup de pied aux Faes.

Des Roumains un peu raplapla…

Le chiffre à la con

74.

Le nombre de secondes qui suffirent à Tielemans pour faire sauter les bouchons… de Liège et seumer la zizanie au sein des troupes du coach Iordanescu.

L’anecdote

Tout comme les Québécois ou les Valaisans, les Belges ont quelques tournures de phrases au mieux bien drôles, au pire incompréhensibles. À vos dicos : la Belgique avait fait ça à pouf contre les Slovaques. Ils se sont mis en rote et ont décidé de tout sketter contre la Roumanie. Du coup, cela va surement guindailler toute la nuit du coté de Bruxelles.

Si le match était une bière

La Bon Secours: une bière qui tombe à point nommé après l’infâme prestation face aux Slovaques lors de la première journée. Mais si vous pensez que la Belgique est guérie, permettez-nous de ne pas être aussi Courtois sur leurs chances de progresser dans cette compétition.

La minute Johan Djourou

Le spectacle sur la RTS fut plutôt du côté du plateau genevois, mais on y reviendra. Au RheinEnergieStadion, l’électrifiant Cédric Moret fit valoir son expérience multisports en commençant sa soirée avec un clin d’œil au Tour de France à venir : « On soulignera sur cette action le repli des maillots jaunes sous pression ». Mais le fait d’arme du commentateur restera son somptueux compliment adressé à Nicușor Stanciu, lorsqu’il le baptisa : le « Maradona des Carpets ». Tapis derrière notre écran, on pouvait se dire que cette rubrique était sous presse.

Mais ce fut sans compter sur le duo « huile-eau » composé d’Elodie Crausaz et Yves Débonnaire qui nous firent définitivement penser aux deux viocs du Muppet Show, Statler et Waldorf. N’arrêtant pas de se contredire sur des questions-réponses aussi bien léchées que les tactiques de match de Murat Yakin, les deux compères finirent par nous agacer avec leurs platitudes énoncées très certainement en hommage au pays des baraques à frites : « On voit De Bruyne qui temporise et qui prend son temps » ou « On a vu un grand match, avec des grands joueurs et des très beaux gestes techniques ». Tous ces blablas dépitants restent à des années-lumière des plateaux de la BBC qui proposent du talent journalistique (Gary Lineker), des analyses sans concession (Alan Shearer), des touches techniques (Cesc Fàbregas) et un clown hilarant (Micah Richards). Dans ce domaine, le talent n’a rien à voir avec l’ahurissante surenchère dans la médiatisation du sport, #Massimo.

Le pronostic d’avant-match selon l’indice ADOLF (Average Deluxe Omniscient List of Football)

Avec cette victoire, la Belgique n’a rien volé ce qui est paradoxal quand on pense que les Diables Rouges jouaient la Roumanie. ADOLF vous l’avait prédit correctement et c’est pour cela que l’on vous conseille fort de lui prêter attention car notre ADOLF peut avoir des tendances instables et souvent envahissantes. Un maître-mot, collaborez avec lui !

A propos Paul Carruzzo 216 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

Commentaires Facebook

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.