A deux Duah de l’exploit…

La Suisse cloue le Schlotterbeck à ses détracteurs

Il fait beau en ce soir du 23 juin 2024 à « Frankfurt-am-Main ». 21 degrès, le soleil se couche gentiment pendant que la ville entre en fusion avant ce match fratricide. Ok l’enjeu n’est pas hyper important, les deux équipes étant qualifiées (les Suisses quasi …) pour les 1/8 de finale. Nagelsmann garde son même 11 de base en espérant enfoncer le clou, un peu à la surprise générale, alors que Yakin remplace Vargas, légèrement touché, par Rieder et Shaqiri (en allemand « lachende Katze ») par Embolo, enfin remis. Bref, ça s’annonçait pas mal, la Suisse allait se mettre à Gnabry.

Le match en deux mots

Avant la 92ème: Ndoye enfin !

Depuis le début de l’Euro, j’ai dit 20 fois que « Ndoye, ça allait passer ». Il avait un tel déchet à la finition que même Lukaku s’était exclamé: « Mais bordel tu vas la mettre ? » C’est dire le soulagement à la 28ème minute lorsqu’il a réussi à glisser son pied, pas hors-jeu pour un poil de cul de mouche, pour battre imparablement Neuer.

Après la 92ème: putain fait ch*** !

L’homme du match

On se demandait avant le match qui de Granit Xhaka ou de Toni Kroos, quasiment les deux meilleurs passeurs de la planète, allait réussir à tirer le plus son épingle du jeu. Voici leurs statistiques présentées sur la RTS avant le match :

Et bien on doit bien admettre que toute l’équipe de Suisse, staff y compris, peut être nommée homme du match après cette performance XXL. Ils nous en ont fait voir de toutes les couleurs depuis l’automne passé, mais purée, ils ont été à deux doigts de se taper l’Allemagne en Allemagne ! Chapeau bas messieurs. Et avec la manière ! Mention également au public helvétique, qu’on a bien plus entendu que les teutons.

La saucisse du match

Le capitaine de l’équipe d’Allemagne est Ilkay Gundogan. Le 13 mai 2018, 40 jours avant les élections présidentielles en Turquie,  il a eu la bonne idée de rencontrer tout sourire le dictateur  président turc Recep Tayyip Erdoğan en compagnie de Mesut Özil, et de lui offrir un maillot dédicacé.

Peu de temps après, les deux joueurs ont fait leur mea culpa en affirmant que « c’était une erreur », Erdogan ayant largement utilisé ce moment pour faire sa propagande.

Nous nous sommes permis de traduire la dédicace inscrite par Gundogan à la main sur le maillot: « Sayin umhurbaşkanim’a saygilarimza« . D’après Google traduction, cela veut dire « Mes respects à mon cher Président« . Sacrée erreur quand même. Cela ne l’a pas empêché d’être nommé capitaine de la Mannschaft par l’éphémère Hansi Flick en septembre 2023.

On en profite pour vous mettre un lien sur la situation actuelle des droits de l’homme en Turquie d’après Amnesty International. En résumé, le nombre actuel de prisonniers politiques dans ce pays est estimé à la louche entre 8’000 et 15’000 selon les sources : des opposants, des journalistes, des homosexuels, etc …

Sacrée, sacrée boulette dis-donc… En plus, son nom n’a pas été cité une seule fois par les commentateurs ce soir.

Le tournant du match

Il y en a 2 :

A la 17ème minute, Sommer prend un rouleau sur un tir décoché depuis le centre de la ville par Mittelstaedt (bon ok c’est Andrich, mais c’est moins drôle comme vanne). Le ballon rebondit juste devant le gardien suisse et le trompe, mais dieu merci la VAR viendra au secours de toute l’Helvétie puisque Musiala a tenté d’arracher la cheville d’Aebischer aux 5 mètres juste avant. En échange, un but de Vargas a été annulé à la 83ème minute pour un hors-jeu d’un souffle.

Sinon, putain de 92ème minute.

L’esthète du match

Antonio Rüdiger. Quelle pièce ! Ok il est un peu ru(di)gueux, mais il a la décence de relever ses adversaires après les avoir démontés. Et visiblement Rieder ne doit pas être très lourd par rapport à lui, puisqu’il l’a remis sur ses pattes comme une feuille. Respect.

Le geste pourri du match

Jonathan (gros) Tah qui essaie de grimper sur Embolo à la 37 ème, le touchant au passage à la nuque avec ses crampons et prenant un carton jaune.

Il s’est cru chez Micarna et l’a pris pour un Tah de viande.

Tah a eu beaucoup de chance de ne pas prendre un deuxième jaune sur ses innombrables fautes grossières commises afin de maîtriser Embolo. Celui dont Djourou a affirmé au début du match « je suis très fier de lui, il a commencé sa carrière à Hambourg lorsque j’y étais, quel chemin parcouru… » (genre « je lui ai tout appris ») a plus brillé par ses qualités de bourrin que par sa finesse technique. A la 60ème, Nageslmann a préféré le sortir.

Le chiffre à la con

92 (ème minute).

Füllkrug met une tête et sauve l’honneur allemand. Purée ils ont eu du bol.

Vous auriez pensé que c’était possible d’être déçu après un match nul contre l’Allemagne à domicile dans le cadre d’un Euro ? Comme quoi les temps changent vite. Je vous rappelle qu’il y a quelques mois on a fait match nul contre le Kosovo et la Biélorussie…

L’anecdote

Saviez-vous que l’entraîneur des gardiens de l’équipe d’Allemagne était suisse ? Moi non. Andreas Kronenberg est né à Bâle en 1974 et a commencé sa modeste carrière de joueur au FC Old Boys Bâle puis au FC Riehen, avant de partir dans différents clubs du nord et de l’est de l’Allemagne jusqu’en 2005, ce qui fait bien envie. J’aimerais bien voir Andreas Kronenberg dire à Manuel Neuer qu’il a fait une boulette.

Si le match était une bière

La belge trappiste Orval: excellente petite ambrée de renommée qui ne tire qu’à 6,2%, ce qui est peu pour une belge.

Pourquoi l’Orval ? J’en ai servi une ce soir à mon invité de marque, l’écrivain-procureur Nicolas Feuz et purée… elle Musiala limite du tolérable. C’est ce qu’on appelle une « Füllkrug », soit une chope pleine, qui vous marque dans les arrêts de jeu.

La minute Johan Djourou

11ème minute, Johan déclame : « L’Allemagne est une équipe très dangereuse … » Sans blague.

Le pronostic d’avant-match selon l’indice ADOLF (Average Deluxe Omniscient List of Football)

L’indice ADOLF étant extrêmement défavorable à la Suisse, chaque point arraché durant cet Euro est un exploit. Et bien là… Ce point est un minimum. Allez, une bonne tiSané et au lit.

 

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2 Commentaires

  1. Duel fratricide ? Va dire à nos compatriotes d’Outre-Sarine que les allemands sont leurs frères… « Cousins germains », à l’extrême limite.
    Quant à la minute Johan Djourou, perso je retiens « ..la défense et… (Johan cherche le mot « attaque » qui ne veut pas revenir) …l’offense ». Du tout grand Johan. Mais finalement c’est assez juste : hier soir, à une minute près, les suisses ont offensé les allemands.

  2. Les footballeurs ne devraient pas faire de propagande politique ou donner des consignes de vote. Enfin, sauf Mbappe et Thuram parce que eux ils disent de voter contre les méchants, évidemment.

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