Y Viva España

C’était couru d’avance. Je connaissais pourtant la prophétie de la phase de groupes: le match le moins sexy sur le papier donne souvent lieu à une rencontre spectaculaire et l’affiche la plus prometteuse accouche d’une affreuse purge. La première partie s’est confirmée mardi avec un splendide Turquie-Géorgie et comme un idiot j’avais choisis de couvrir cet Espagne-Italie. Ce fut finalement un joli match de gala. Mais le genre de gala où une équipe n’est là que pour mettre l’autre en valeur. Comme si les Harlem Globetrotters affrontaient le BBC Cossonay.

Le match en deux mots

Olé !

L’homme du match

Gianluigi Donnarumma.

Désolé Gianluigi, te donner le titre d’homme du match doit vraiment sonner à tes oreilles comme un triste lot de consolation. Tu te sens surement comme un gardien de hockey de Swiss League après une courte défaite malgré un taux de réussite de 99.7% et qu’il faut venir chercher tout penaud mais avec le sourire ton panier garni de la boucherie Leuba. Mais sans tes 376 arrêts décisifs, l’addition aurait été bien plus lourde pour ton pays. Tu peux être fier Gigi.

La saucisse du match

Riccardo Calafiori.

On se réjouit d’être le 14 juillet pour dégager la mode la plus tendance de cet Euro 2024. Les nez cassés ou les autogoals? Qui marquera un csc en se cassant le nez? Hier soir, c’est l’ancien Bâlois Calafiori qui a déchanté en plantant un bijou d’autogoal encore plus évitable que celui de Fabian Schär contre l’Écosse.

Le tournant du match

Aucun.

Il ne peut pas y avoir de tournant dans un match à sens unique. A part les cinq dernières minutes, ce fut une démonstration espagnole. Les autres équipes peuvent plier les gaules (et les goals), la cote de la Roja vient de grimper en flèche. Leurs jeunes sont pleins de promesses avec Yamal, et même s’il a beau être matinal Yamal, il n’a pourtant pas encore marqué. Il y a aussi l’exceptionnel œil de Pedri pour les passes. Leur côté gauche fut flamboyant, surtout avec Williams qui a avalé les kilomètres à toute vitesse sans jamais mettre le frein à main. Il a vraiment joué sur une autre planète, au hasard Vénus, Williams. Aux Italiens, il a joué une sérénade Williams. C’est vraiment une bonne poire ce Williams. L’entraîneur espagnol s’est même permis le luxe de ne faire rentrer qu’Alex B à la 71ème, laissant donc Alex A au repos.

L’esthète du match

J’hésite entre le tatoueur de Scamacca et le coiffeur de Cucurella. L’attaquant italien a été tellement transparent que le titre revient au second.

Le geste pourri du match

Pas mal de simulations de part et d’autre, mais ça on a l’habitude avec les latins. J’ai noté à la 31eme minute une intervention musclée de Le Normand qui a envoyé balader le malheureux Barella.

Le chiffre à la con

Cela aurait pu être 16, comme l’âge de Yamal s’il avait marqué et enfin battu ce foutu record de précocité de Johan Vonlanthen, mais caramba encore raté. Ce sera donc 15. C’est le nombre de secondes qu’il a fallu à Cristante pour se faire avertir. Il devient donc le remplaçant averti le plus rapidement dans un Euro de tous les temps.

L’anecdote

Saviez-vous que si le jeune Lamine Yamal avait marqué, il aurait battu le record de 2004 du joueur suisse […] OUI, ON SAIT !

Si le match était une bière un shot

Je ne pense pas que Morata boive de la Moretti alors je vous offre cette blague Carambar:

Que Dimarco à Le Normand?

Un p’tit shot ?

La minute Johan Djourou

La température est montée d’un cran à la 32ème minute lorsque Fred Scola a tenté d’instaurer une ambiance « Cinquante nuances de Grey » en félicitant « le spaghetti bien dur et pas mou du tout de Donnarumma » qui venait de dévier une frappe de Fabian Ruiz.🍆

Il a aussi régulièrement parlé de l’Eto’o espagnol mais je n’ai pas compris à qui il faisait référence. En fin de match, on devinait que le spaghetti de ce pauvre Fredo commençait à se ramollir pour lui faire sortir des âneries telles que « les occasions italiennes étaient maigres comme une peau de chagrin ».

Le pronostic d’avant-match selon l’indice ADOLF (Average Deluxe Omniscient List of Football)

Le match fut parfaitement aligné avec notre indice d’une précision redoutable avec l’Espagne (2ème) qui a fait mumuse 95% du temps contre l’Italie, une équipe de toute fond de classement (20ème).

A propos Jean-Marc Delacrétaz 31 Articles
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1 Commentaire

  1. « Que Dimarco à Le Normand ? Un ptit shot ?  »
    Ah ah excellentissime ! Salut Marco ! Les rédacteurs actuels de Carton Rouge n’ont pas oublié son fondateur! 😀

    @ Paul Carruzzo : Christophe, pas Christian 😉

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