La prochaine fois, Kuchta de bonne heure

Match prometteur sur le papier, cet affrontement à Leipzig entre des Tchèques en blanc et des Portugais qui nous Hranac les oreilles à grands coups de klaxons à l’heure à laquelle ces lignes sont bouclées s’est avéré être une belle déception. Côté bohème, ce ne fut pas une rhapsodie. En effet, le fait d’être en Allemagne a visiblement réveillé la vieille habitude de se laisser envahir. Côté lusitanien, le chemin vers les filets de Stanek a été aussi sinueux que l’arête nasale de Kylian Mbappé. Vous l’aurez compris, on est de mauvais poil.

Le match en deux mots

Ça faisait longtemps que l’ex-Allemagne de l’Est n’avait plus connu une telle purge.

L’homme du match

Difficile de sortir quelqu’un de cette choucroute footballistique, tant aucun joueur n’a été bon. Entre un Bernardo muet et un affrontement Pepe-Šulc qui n’a pas tenu ses promesses, on citera donc Marco Guida. Qui ? L’arbitre de ce match. Pour deux raisons. Il a été impeccable durant 91 minutes, sortant même un carton jaune pour simulation, ce qui n’était plus arrivé depuis la puberté de Roy Hodgson, et qui a fait un bien fou ! Et la seconde, c’est qu’à la 92ème, il oublie une faute grossière du poète Semedo sur Doudera, et dans la continuité le Portugal marque sur une partie de billard dans la surface. Ce qui a eu le Schick de plomber ces Tchèques de choc.

La saucisse du match

Bruno Fernandes.

Juste parce qu’il est aisément sur le podium des footballeurs les plus détestables du monde, probablement avec Neymar et Vinicius. Franchement, en toute bonne foi, est-ce qu’un fan de Manchester United (malgré tout le mauvais goût qui le caractérise) ou du Portugal apprécie réellement ce type à la sympathie proche de celle du gamin qui hurle à la mort deux rayons plus loin à la Coop parce qu’il veut des Oreo ?

Sinon, on est obligés de nommer ici côté tchèque le malheureux Hranac, qui plante un autogoal évitable et qui se troue sur le 2e but. Il ne vaut pas un sou(ček).

Le tournant du match

Le gardien tchèque Jindrich (oui, c’est un prénom visiblement accepté à l’état civil) Stanek a été un tournant à lui tout seul. Chacun de ses arrêts a été décisif, soit pour garder son équipe dans le match, soit pour la plomber quand il repousse une tête relativement anodine directement sur le genou de son défenseur, qui catapulte le cuir au fond. De manière générale d’ailleurs, ce beau bébé peu académique semble efficace pour bloquer les tirs mais a la fâcheuse tendance à relâcher tous les ballons qui lui arrivent dessus. Si on était au marketing chez Uncle Ben’s (pardon, on doit dire Ben’s Original maintenant), on le signerait avec le fameux slogan « il ne colle jamais ».

Bon, en revoyant cette pub, on comprend qu’ils aient changé l’image de la marque récemment…

L’esthète du match

Historiquement, la Tchéquie a toujours été une grande pourvoyeuse de joueurs capillairement proéminents. Souvenez-vous des Nedved, Baros, Ujfalusi, Rosicky, Poborsky, parmi tant d’autres. Quelle ne fut donc pas notre surprise de voir onze joueurs sans crinière opulente, mais avec des petites coupes bien carrées. Pas de doute, c’est l’œuvre du milieu Franck Lukas Provod, qui a également failli coiffer le Portugal de son superbe but.

Le geste pourri du match

À peu près tout ce qui a été tenté dans ce match. Mêmes les buts portugais sont dégueux. À la place, on vous offre donc une charade :

Mon premier est un gardien portugais.

Mon second est un attaquant tchèque.

Mon tout est un ancien défenseur italien.

N’hésitez pas à répondre en commentaires si vous l’avez !

 

On a aussi une chanson :

Les pouces en avant ! Les coudes en arrières !

Ah Schick est Tchèque ah Schick est Tchèque ah Schick est Tchèque han han !

Désolé, il est tard et ce match a pas mal pesé sur notre santé mentale.

Le chiffre à la con

9.

Comme le nombre d’année entre le « vétéran » tchèque, Vladimir Coufal et son âge canonique de presque 32 ans, et le senior portugais, Pepe, qui commence à vraiment bien porter son nom. Et sept ans avec Ronaldo, qui a eu pour rappel 39 ans quand même.

Un autre chiffre pour résumer la différence de vécu entre les deux sélections ? La totalité de l’équipe tchèque, les 26 joueurs donc, compte 424 sélections nationales. Et encore, il y en a plus de 150 pour les seuls Souček, Coufal et Schick. Coté portugais, le seul CR7 en a 208. On a tchéqué deux fois.

L’anecdote

Lors de la conférence de presse d’avant match, Roberto Martinez, le coach de la Seleçaõ, a annoncé avoir pris sept chemises dans le cas où son équipe allait jusqu’en finale. On veut bien que son équipe soit la dernière à entrer en lice, mais sept chemises pour quatre semaines de compétition, ça fait pas beaucoup. Le Portugal voyage-t-il avec Easyjet sans bagage en soute(ček) ?

Si le match était une bière :

Une Super Bock tiède que tu bois à la fin de ta journée de travail. C’est pas bon, limite indigeste, tu veux la finir au plus vite pour te barrer, mais juste avant la dernière gorgée ton collègue Francisco se pointe au taquet pour t’embarquer dans une soirée un peu folle.

La minute Johan Djourou

On vous l’a peut-être pas dit, mais on s’est fait sacrément chier durant le 98% de ce match. On a donc eu le temps d’écouter ce que nous racontaient Philippe Von Burg et ses compères du plateau. Et c’est parti fort, avec dès l’avant match Lionel Pizzinat qui nous sort un lunaire « Les Tchèques sont similaires aux Slovaques. » Les deux peuples, séparés depuis plus de 30 ans, apprécieront ce bel hommage à Thierry Roland.

Mais Von Burg n’était pas en reste. En début de match, il nous offre un « Il y a beaucoup de supporters tchèques. Certains sont peut-être venus du pays. » On n’aime pas trop s’avancer nous non plus, mais effectivement c’est assez probable, d’autant que le rideau de fer est tombé il y a un certain temps maintenant. Avant d’enchaîner en deuxième mi-temps, en parlant d’un carton jaune, sur « Je n’ai pas vu de mouvement net avec le bras de la part de l’arbitre ». Heureusement, ça aurait risqué d’être très malvenu pour un Euro se disputant en Allemagne.

Mais la palme de la soirée revient à l’équipe du plateau qui, à la mi-temps, nous pose cette question exceptionnelle « Tactiquement, vous pensez que Roberto Martinez a vu Murat Yakin ? Qu’il essaye de le copier ? » Alors on ne souhaite en tous cas pas cela aux Portugais. Quoique Ronaldo latéral gauche, juste pour voir…

Comme aurait répondu Yves Débonnaire, « C’est une hypothèse qui vous honore ».

Le pronostic d’avant-match selon l’indice ADOLF (Average Deluxe Omniscient List of Football)

Choc au sommet de notre indice entre un futur demi-finaliste, la Tchéquie (oui, oui), et le Portugal, futur quart de finaliste ! Malheureusement, cela aura accouché d’une souris, voire même du match le plus chiant du tournoi. Gageons que, comme pour chaque bonne équipe, l’entrée est poussive mais la suite sera meilleure. Parce que ce soir les Tchèques nous ont semblé bien Hasek…

A propos Joey Horacsek 89 Articles
Bon ça va, je vais pas vous sortir ma biographie

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5 Commentaires

  1. « Il y a beaucoup de supporters tchèques. Certains sont peut-être venus du pays. » C’est vrai que la phrase aurait été plus pertinente pour parler des supporters turcs hier.

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