Tous les deux ans, à l’occasion de chaque Mondial et de chaque Euro, nos plus fins analystes dissèquent une montagne de statistiques pour tenter d’objectiver les forces des sélections qualifiées. Bien entendu, l’indice FIFA donne une indication sur le niveau des pays, mais ce n’est pas la martingale non plus : la Suisse y est actuellement 19ème (pire classement depuis 2012, merci Murat !) alors que les prestations de ces deux dernières années auraient dû l’envoyer à la 135’578ème place, juste entre l’équipe de cécifoot de la Grande-Motte et le FC Eben-Hézer.
Ci-dessous, nous décortiquons cet indice, auquel il a bien fallu trouver un nom. Force est de constater qu’à chaque fois que vous laissez trois rédacteurs de Carton-Rouge cogiter sur un acronyme avec 6 bières et une teille de rouge, ça finit inévitablement en blague lourdingue en dessous de la ceinture (voir l’indice FIST en 2016, l’indice FROTI en 2018 et l’indice MILFF en 2022). Cette année, juré craché, plus de jeu de mot minable, place au Average Deluxe Omniscient List of Football (ADOLF).
Alors quelle donnée intégrer dans notre indice ADOLF ? Comment jauger le plus froidement possible les forces en présence ? Selon quels paramètres ?
La première moitié de l’indice concerne les supporters. Plus il y a de fans, plus ils font la fête, mieux tu es soutenu, c’est imparable. Aussi, nous avons intégré la consommation de bières en litres par année et par habitant, multipliée par douze, car le public est le douzième homme. Mais nous avons divisé cela par deux autres données : le taux de natalité du pays, car plus tu as d’enfants moins tu as de mobilité (et accessoirement peut-être même une partenaire qui va te donner envie de faire le quatrième plutôt que d’aller faire le veau en Allemagne), et l’indice PISA, selon le vieil adage toujours démontré qui veut que « Putain, qu’est-ce qu’ils sont cons les supporters » (je le sais, j’en suis un).
Résumé de cette première partie d’indice : Plus tu es con, moins tu as d’enfants ou de nana qui va te retenir à la casa et plus tu picoles, plus tu as de chances de te rendre au stade et donc meilleure ton équipe sera. Inattaquable.
La deuxième partie de l’indice concerne directement les joueurs. Nous avons divisé le nombre de footballeurs professionnels du pays par sa population. Plus l’indice est élevé, plus nous avons affaire à un pays de foot.
Avant-dernière donnée, le nombre de points au classement mondial au handball, au nom de la jurisprudence « Maradona / Thierry Henry ».
Enfin, pour légèrement pondérer le tout, nous multiplions le chiffre ainsi obtenu par le nombre de sélectionneurs nationaux actuellement en poste qui ne sont pas passés par le FC Schaffhouse, ce qui fait inexplicablement chuter la Suisse par un effet de levier que je ne m’explique toujours pas.
Notons enfin pour la forme que le tout est ensuite multiplié par Pi, car aucune formule sérieuse ne saurait voir le jour sans incorporer cette constante, on n’est pas des amateurs non plus.
Voici donc en avant-première mondiale le classement définitif de cet Euro 2024, on ne prend que 50% des gains si vous pariez sur cette base :
| 1 | Croatie | 332 |
| 2 | Espagne | 297 |
| 3 | Tchéquie | 216 |
| 4 | Danemark | 128 |
| 5 | Hongrie | 97 |
| 6 | Portugal | 93 |
| 7 | Slovénie | 78 |
| 8 | Serbie | 67 |
| 9 | Slovaquie | 54 |
| 10 | Autriche | 48 |
| 11 | Pologne | 34 |
| 12 | Belgique | 33 |
| 13 | France | 25 |
| 14 | Allemagne | 23 |
| 15 | Pays-Bas | 20 |
| 16 | Roumanie | 11 |
| 17 | Géorgie | 11 |
| 18 | Angleterre | 6 |
| 19 | Ecosse | 5 |
| 20 | Italie | 5 |
| 21 | Ukraine | 4 |
| 22 | Turquie | 1 |
| 23 | Albanie | 1 |
| 24 | Suisse | 0 |
hahah, la multiplication par pi (qui est une constante) ne fait pas varier l’ordre du classement.
Si tu sous-entends que c’est aussi con que de multiplier à un moment par 12 parce que le public est le douzième homme, je te réponds que je suis bien d’accord (et que c’est évidemment assumé).