Sheehan répond à nouveau aux questions de CartonRouge.ch !

«Ça fait droit caquer !» s’est exclamé le toujours si prude et optimiste maladif Gary Sheehan, l’ex-entraîneur du LHC devenu, en guise de tremplin à la retraite, l’homme mou du HCC. Après la descente aux enfers (non, pas le village jurassien sur la route d’Ajoie) en son antre des Mélèzes, les malaises sont nombreux. Faisons le point avec Ouin-Ouin.

CartonRouge.ch : Gary, revenons tout d’abord sur ce dernier match contre le LHC… Quelles sont vos principales observations ?Gary Sheehan : Ben déjà, c’est bien Fäh pour nous ! Mais distribuons quand même les bons points à mes gars, à défaut de la prime de 32 balles (pas pour l’équipe, mais par personne !) qui était censée remotiver cette équipe à 2 balles. Tout d’abord, l’homme, pardon, le nain d’expérience, Fuchs. Déjà qu’avec sa grosse tête, j’ai été obligé d’en raboter un bon bout, mais ça n’a pas l’air d’avoir suffi ! Je vais donc le raboter encore un peu avant les play-off, histoire qu’il se rappelle qu’il est censé savoir jouer au hockey. Parce qu’on ne l’a pas engagé pour son physique, hein. Et je parle pas de sa corpulence. Il vous démoralise un vestiaire rien qu’en enlevant son casque !
On sent un peu de frustration dans vos propos ?
Pas du tout ! Je constate, c’est tout. Mais continuons la distribution de baffes. A l’image du pénalty du risible de Forget, fonçant bille en tête sur Tobler comme s’il essayait de semer trois Lausannois – à sa décharge, il devait être trop heureux de réussir enfin sa première percée de tout le match –, il échouait lamentablement comme dans toutes ses autres tentatives. Bon, je suis obligé de passer là à «Vacheron mains d’or»…
Vacheron «Mains d’or» ?!?
Oui bon je sais, c’est le surnom à contre-sens par excellence… Mais on va pas en faire tout un fromage ! Donc mon capitaine a donc dû s’y reprendre à 34 fois pour écarter Staudenmann de 2 mètres du slot de Toto. Ah mais ça fout la honte, des scènes pareilles ! En début de saison, Pochon et Vacheron étaient «copains comme pochon», et maintenant, ils ne se trouvent même plus…
Et pour le reste de l’équipe ?
Mon goalie Toto a bien appliqué mes consignes : lever les bras lorsqu’un attaquant approche, car avec ce qu’il refoule, faut vraiment être motivé pour s’en venir tout près ! Surtout au 3ème tiers et malgré la douche que cette fontaine est obligée de prendre à chaque pause. Mais ça n’a pas suffi à sauver le moins pire de mes gars. Quant à Emery, l’émérite passoire défensive, il a toujours l’œil pour lancer l’ailier adverse et créer le décrochement pour l’autre équipe. Sinon, je ne peux que me féliciter d’avoir engagé le renfort Wittwer, qui s’est blessé pour 3 semaines (ndlr : ce qui correspondra à la fin des séries pour le HCC).
Quelles sont vos raisons d’espérer, après ce misérable tour de déclassement ?
Nous avons beaucoup d’atouts. Tout d’abord, ce joyau architectural des Mélèzes (ndlr : récemment reconnu aux normes de la ligue F bolivienne de croquet et qui accueille tout l’hiver le spectacle «tare on ice»), digne écrin de cette équipe au moral inébranlable, quelles que soient les circonstances. Nous avons de plus toute la confiance de notre principal sponsor VAC.ch (ndlr : VAseline par Correspondance), ce qui sera bienvenu au stade des play-off. Sans compter le formidable soutien des machines agricoles Greub.
Comment qualifieriez-vous l’attitude du public à l’égard de vos protégés ?
Sans faille ! J’en veux pour preuve les chants que le kop entonne sans discontinuer. Enfin, surtout pendant les 11 secondes que durent nos actions de buts et les 18 secondes qui s’ensuivent. Personnellement, j’apprécie particulièrement les «de-hors» lors des pénalités, aux savoureux relents suisse-allemands, tout comme le toujours très érudit «de rien» ponctuant le «merci» des annonces du speaker. Quel sens de l’à-propos et du bon mot ! Tout ça pour que notre «boche châtié» local, Bochatay, se sente comme chez lui…
Vous ne vous plaignez habituellement jamais, encore moins dans les médias, mais vous avez cette fois décidé de nous apporter un scoop sur ce qui s’est passé à la mi-saison, alors que vous comptiez jusqu’à 12 points d’avance sur votre 2ème équipe de cœur…
Une erreur impardonnable ! Alors que tout allait bien, la direction du HCC a décidé de rendre publiques les rumeurs de prolongation de contrat de Fäh et Vacheron ! Imaginez ! Ça a ruiné le moral de l’équipe. Il a donc fallu que je demande à mes amis du LHC et de Visp de me sortir de ce mauvais pas en diffusant l’info de 2 transferts mineurs, mais le mal était fait et mes gars ne pouvaient pas oublier cette double tuile qui venait d’anéantir tout espoir pour cette saison et la suivante.
Que répondez-vous à la direction du LHC qui propose d’instaurer un 6ème, 7ème et 8ème tour de déclassement pour l’année prochaine ainsi que des demi-finales au meilleur des 5 matchs ?
Que la réponse sera de toute façon sur la glace tantôt tu sais.
Justement, au vu des résultats accablants, pensez-vous vous auto-virer de 4 de vos 17 fonctions au sein du club ?
Ce n’est pas parce que je suis «l’entraîneur – sélectionneur – directeur technique et sportif – porte-parole – masseur – psychologue – garde-chiourme – puériculteur – sécu – apiculteur – pleureur-en-chef – concierge – caissier – speaker – journaliste – jardinier» que je dois m’accabler au moindre faux-pas de l’équipe ! De plus, il faudrait que le directeur (que je suis) vire l’apiculteur (que je suis) via un communiqué de presse du porte-parole (que je suis) repris par le journaliste (que je suis).
Présenté comme ça, c’est vrai que vous seriez du coup assez loin de passer la main. Vous occupez donc un poste à temps partiel au même titre que votre ami McSorley que vous avez d’ailleurs rencontré brièvement lors du match contre le LHC mardi passé. Que vous êtes-vous dit ?
Nous sommes tout d’abord en d’excellents termes. On a donc bavassé et je l’ai remercié d’avoir accédé à ma demande de pouvoir tester notre invincibilité incontestée contre une équipe renforcée en masse par un mercenaire. Du vrai niveau de LNA, avant les play-off, de manière à remonter le moral à mes gars à l’occasion de ce match sans importance.
Vous ne vous êtes rien dit d’autre ? Vous aviez pourtant l’air d’être très nerveux et de supporter difficilement toute cette pression…
QUOI ?!?!? Moi, nerveux ? C’est faux !!! Grmbl, bon, ce maudit Ontarien a aussi eu l’outrecuidance de me proposer de devenir le club ferme du LHC dès qu’il sera en LNA et qu’il en aura repris les carib… pardon, les rênes ! Autant te dire que, kriss de kriss, j’m’en vais lui rosser ses gosses à çui-là ! (ndlr : ce ne sont pas des enfants…) Il essaierait de m’enfirouaper par exprès qu’il ferait pas autrement…
On imagine votre réaction, même si ça vous permettrait de collaborer à nouveau avec votre ancien employeur. Mais revenons à l’actualité brûlante : ce quart de finale de play-off a tout du piège…
Pantoute ! S’ils croient qu’ils vont tirer mon équipe vers le bas avec Down… ! Mes gars devront avoir tout de suite la bonne attitude et ne pas les prendre de haut, mais avec l’avantage de la glace (ndlr : pour le 1er tour seulement) et le leadership retrouvé de mes abeilles, on va pouvoir passer dard-dard par-dessus les bourdonnements de la presse qui veut nous déstabiliser de sa voix mielleuse, alors qu’ils n’en connaissent pas un rayon.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch     

Écrit par Yves de St-Aÿ